Salvador Dali, né un mercredi, a illustré dans sa vie les thématiques de la planète Mercure, qui gouverne ce jour de la semaine.
Le peintre surréaliste Salvador Dali est né le 11 mai 1904 à Figueras, en Espagne. C’était un mercredi, jour de Mercure, la planète maîtresse des Gémeaux (les jumeaux), qui symbolise les frères ! On le sait, les jours de la semaine portent l’énergie du principe qui les régit (voir à ce sujet l’article sur les jours de la semaine et le livret numérique vendu en boutique.)
Fils d’un notaire, Salvador Dali est né neuf mois après le décès de son frère Salvador. Celui-ci a vécu de 1901 à 1903, et a trouvé la mort à la suite d’une gastro-entérite infectieuse.
Salvador Dali a raconté que ses parents lui avaient dit à l’âge de cinq ans qu’il était la réincarnation de son frère !
Salvador Dali a alors été aiguillonné par une recherche d’identité et d’unicité, par le sentiment d’être irrémédiablement double, ainsi que par la peur du tombeau où reposait le frère.
Il a écrit : « Je naquis double. Mon frère, premier essai de moi-même, génie extrême et donc non viable, avait tout de même vécu sept ans avant que les circuits accélérés de son cerveau ne prennent feu. »
On comprend qu’il s’agit aussi d’une mythologie personnelle, marquée par Mercure, mais aussi Uranus …
La nativité de Dali un mercredi est
accentuée et confirmée dans son thème natal par une conjonction
Soleil-Mercure-Mars, qui valorise encore le principe mercurien et le
frère (Mercure-Mars).
Cette conjonction reçoit un carré
de Saturne en maison VIII, ce qui renvoie à une crise profonde, liée
à un deuil difficile, voire impossible.
De plus, Pluton dans le signe des Gémeaux répète l’information de la mort du frère. Symbole de mort, il exprime peut-être l’amalgame entre le frère et la hantise de la mort dans l’esprit du jeune Dali. Cet astre lent, symbolisant les remises en question profondes, est situé sur la cuspide de la maison XII, qui fait référence à l’inconscient, et à la vie foetale …
En astrologie karmique, ce secteur est parfois considéré comme celui de la dernière vie antérieure, celle qui a précédé immédiatement l’incarnation présente, ce qui peut confirmer les dires supposés des parents de Dali, en suggérant une réincarnation rapide de la même âme !
Neptune, planète d’inconscient
occupe le même secteur et symbolise les brumes de l’indifférencié.
Le thème du double est caractéristique des Gémeaux et de Mercure. En réaction, la recherche d’unicité, par le développement d’un art particulièrement original et un comportement excentrique, est symbolisé par la présence d’Uranus en aspect d’opposition à Pluton et à Neptune. Il s’oppose aux valeurs inconscientes. Uranus exprime justement une différenciation, une individualisation, qui forment la quête de Salvador Dali. Il s’agit aussi de s’incarner pleinement, car la planète est en maison VI. On retrouve l’idée exprimée par Dali, concernant son frère, figure du « génie non viable », dont « les circuits accélérés du cerveau prennent feu ». Il s’agit du feu uranien. On connaît le mythe d’Ouranos qui rejette ses enfants car ils sont trop laids. Uranus symbolise ce principe abstrait, qui ne peut pas se matérialiser. Il semble que Salvador Dali, le peintre que nous avons connu, soit donc la part incarnée de ce génie uranien.
On voit aussi que la conjonction Soleil-Mercure de son thème est située en maison XI, secteur collectif, rappelant les relations de nature fraternelle que Dali a expérimentées tout au long de sa vie, par ses engagements politiques, et surtout dans sa vie de créateur. Il s’est rapproché de peintres, et de mouvements de pensée -dont la psychanalyse et les recherches sur l’inconscient-, et a appartenu à des groupes, tels les Surréalistes, dont il a été exclu après plusieurs années.
L’Ascendant Cancer et la Lune en Bélier au Milieu-du-Ciel renvoient à la prépondérance constante de l’imaginaire et de la fantaisie dans l’expression de Dali.
Patrick
Dupond, est décédé d’une « maladie foudroyante » le 5
mars. Cet article d’astrologie commente succinctement le thème et le
destin de l’ancien danseur étoile à l’Opéra de Paris.
Cet artiste –le nom n’est cette fois-ci pas exagéré ou usurpé- est devenu danseur étoile en 1980, le plus haut titre dans la hiérarchie du ballet de l’Opéra national de Paris, à l’issue de concours extrêmement sélectifs, dont le niveau d’exigence est une caution d’excellence, procurant à Patrick Dupond un prestige … tout saturnien.
En effet, dans son thème natal, le Milieu-du-ciel, qui représente la carrière, est situé en Capricorne. Qui plus est, Saturne, son maître est en domicile, culminant en maison IX. On comprend très bien qu’il est question de discipline, de travail, d’efforts inlassables, de privations, d’une ascèse, d’une exigence absolue, et de solitude …
Patrick Dupond a d’ailleurs fait sa révérence à 61 ans, durant la période du retour de Saturne. Saturne a déjà effectué son retour en Capricorne, et il commence à aborder le Verseau …
Patrick Dupond, grand artiste de danse classique, était cependant connu du grand public. Il a travaillé avec des danseurs et des chorégraphes de légende comme Maurice Béjart, Rudolf Noureïev et Alvin Ailey.
C’est donc avec un certain respect que nous allons résumer l’ascension de Patrick Dupond, caractéristique du Capricorne, jusqu’au sommet.
Patrick Dupond naît dans
un milieu ordinaire et modeste. Ses parents se quittent alors qu’il
est encore très jeune ; il est élevé par sa mère et son
beau-père.
Il fait des activités comme tous les jeunes de son âge, du football et du judo, sans persévérer dans ces sports qui ne l’intéressent pas beaucoup. Cependant, il assiste en spectateur à un cours de danse et découvre sa voie. Sa mère l’inscrit donc à un cours de danse classique. En effet, le duo Mercure-Vénus en Bélier suggère plutôt la danse que le football : le signe des performances (le Bélier) abrite Vénus, la déesse des arts, et Mercure, qui évoque le mouvement … – Cette position de Vénus en Bélier se retrouve aussi dans le thème d’une danseuse sur glace, Gabriella Papadakis.
Son professeur remarque les qualités de danseur de Patrick et recommande à ses parents de l’inscrire au cours supérieur. A la même époque, ils rencontrent par hasard Max Bozzoni, un ancien danseur de l’Opéra de Paris qui, à son tour, reconnaît les aptitudes du jeune Patrick et prend en charge sa formation.
A
l’école, il est rejeté pour sa vocation, peu consensuelle …
Solitude du Capricorne.
Il entre à l’Opéra de Paris en 1969, à l’âge de dix ans et y effectuera ensuite toute sa formation, tout en continuant à prendre des cours avec Max Bozzoni. Il devient « quadrille » à l’âge de 16 ans – c’est le premier grade de la hiérarchie du ballet de l’Opéra de Paris. La même année, il remporte la médaille d’or du Concours international de ballet de Varna (en Bulgarie). C’est un prix exceptionnel, qui n’ a été décerné que deux fois à l’époque. Le jeune Patrick est surpris; un tel prix est plus souvent gagné par un Russe, par exemple, non par un Français, « un Dupond », dit-il avec modestie, tout en étant animé d’une ambition puissante, celle de faire une carrière mondiale (qu’il réalisera, bien entendu).
En 1978, il est nommé « premier danseur » du corps de ballet de l’Opéra de Paris. C’est à ce moment-là qu’il collabore avec les plus grands comme Alvin Ailey, Maurice Béjart, Rudolf Noureïev.
Deux ans plus tard, le 30 août 1980, il devient « danseur étoile » ; il a 21 ans ! Vénus natale est transitée notamment par Neptune en Sagittaire, Pluton en Balance et les Noeuds lunaires sur l’axe Verseau-Lion, qui plongent dans la maison V, secteur des créations.
Patrick Dupond devient aussi directeur artistique du Ballet français de Nancy, et directeur du Ballet de l’Opéra national de Paris. Les plus grands chorégraphes lui confient le premier rôle dans leurs ballets. Patrick Dupond crée aussi un groupe de danse, Dupond et ses stars, qui fait le tour du monde.
Saturne est aussi un maître de destinée sévère. On voit dans le thème natal de Patrick Dupond, Mercure en maison XII, situé au nœud sud de la Lune, et carré à Saturne, qui est donc carré aux Noeuds lunaires. Ces aspects évoquent bien les répercussions de l’accident de la route dont le danseur est victime, en janvier 2000. Patrick Dupond l’a expliqué : « 134 fractures, trois vertèbres artificielles, la main arrachée, trois fractures du crâne, plusieurs comas, et au réveil, tétraplégie ». Cet événement tragique a lieu au moment des grands cycles planétaires qui marquent la quarantaine : Neptune était au carré de sa position de naissance, conjoint au Noeud sud de la Lune céleste, en maison X, secteur de la carrière. Le nœud nord transitait donc en maison IV, suggérant une « chute » loin des lumières de la vie sociale …
Patrick Dupond doit faire une intense rééducation pour pouvoir refaire des mouvements, pour marcher, pour pouvoir de nouveau danser; c’est à cette période qu’il tombe dans l’alcoolisme. Il parvient cependant à revenir sur scène.
En 2004, il intervient dans l’école de danse de celle qui deviendra sa compagne, Leila da Rocha. Cette année-là, Pluton en Sagittaire transite au trigone de Vénus natale, notamment.
Ils ne se quitteront plus. Patrick Dupond fonde avec sa compagne une Ecole internationale de danse à Bordeaux en 2017.
Selon ses propres dires, sa vie sentimentale a été très réduite, et il n’a connu que la solitude. Il voit les relations homosexuelles qu’il a eues durant sa carrière de danseur comme « une parodie de l’amour », avant de rencontrer sa compagne. Dans son thème natal, Vénus se trouve en exil, et elle est située en maison XII, un secteur lié à un isolement, parfois à une forme d’épreuve.
Le thème astrologique d’un compositeur comme Erik Satie, nous parle de l’artiste, et notamment de celui qui répand la musique, cet « art du silence« .
Il évoquera aussi le secret que Satie a gardé toute sa vie, au sujet de sa pauvreté, ce qui fut un autre silence de la part de l’artiste.
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– « Musique. Art du silence » (Jean Ethier-Blais) –
Eric-Alfred-Leslie Satie, dit Erik Satie, compositeur et pianiste est né d’une mère d’origine écossaise. Celle-ci meurt en 1872 , alors que son fils n’ a que six ans. Quelques années plus tard, c’est sa belle-mère qui lui apprend le piano. On dit que l’enfant prend alors en haine la musique …
Quelques années plus tard, il entre néanmoins au Conservatoire de Musique, mais il est jugé sans talent, et renvoyé. C’est à ce moment-là qu’il compose sa première pièce, Allegro. Il s’engage dans l’infanterie, mais comprend très vite que l’armée n’est pas sa voie, et il se fait réformer.
En 1887, il s’installe à Montmartre et se lie d’amitié avec des poètes comme Stéphane Mallarmé et Paul Verlaine. Il compose à cette époque (en 1888) ses Gymnopédies pour piano … Il fréquente le cabaret Le Chat noir où il fera la connaissance de Claude Debussy.
Erik Satie, d’abord anglican et converti au catholicisme à la mort de sa mère, a des préoccupations d’ordre mystique. A partir de 1891, il s’intéresse à l’ordre du Rose-Croix, puis il fonde sa propre église. Celle-ci se nomme « L’Eglise métropolitaine d’art de Jésus-Conducteur ». Erik Satie en est le grand-prêtre, le trésorier, mais également l’unique fidèle ( 🙂 ). Ainsi se clôt son élan religieux …
En 1893, il rencontre la peintre Suzanne Valadon qui sera sa seule histoire d’amour sérieuse connue. Leur relation ne dure que cinq mois; Satie compose ensuite Vexations.
Il reçoit un héritage, mais s’appauvrit très vite, et abandonne ses élans mystiques. A la même époque, il renoue des liens avec son frère Conrad, et s’inscrit à la Schola Cantorum. C’est durant la même période qu’il devient socialiste. Il fait de nombreuses rencontres, comme le suggère son Soleil en maison XI, le secteur du groupe, travaille avec Jean Cocteau, puis fait la connaissance de Picasso et de quelques peintres cubistes. Il se lie aussi avec Tristan Tzara et les dadaïstes, Francis Picabia, Derain, Marcel Ducamps, Man Rey.
A sa mort, les amis d’Erik Satie ont découvert pour la première fois son « studio d’Arcueil », son antre où personne ne pouvait entrer de son vivant. Ils ont alors réalisé à quel point Erik Satie connaissait la misère, car il ne pouvait pas vivre de son art et, n’en parlant pas, il ne demandait pas d’aide à ses amis. Au studio d’Arcueil, il y avait aussi deux pianos désaccordés, attachés ensemble, remplis de lettres qu’Erik Satie avaient reçues mais qu’il n’avait pas ouvertes. Cependant, il y avait répondu ! Ils ont trouvé aussi quelques partitions inédites …
On a souvent qualifié le caractère d’Erik Satie d’«ironique », mais l’on suppose qu’il était surtout très pudique et timide. En effet, il était, selon l’historien de la musique Roland de Candé, « attachant par sa personnalité originale », son trait de caractère principal étant cet « humour si particulier, voire ironique ». Satie se moquait d’ailleurs de ses propres œuvres …
Il a écrit les Mémoires d’un amnésique, un ouvrage de 50 pages blanches.
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La réceptivité, l’inspiration et le sens de l’harmonie sont symbolisés dans le thème d’Erik Satie, Neptune étant en bonne place au Milieu-du-Ciel. L’observation de sa carte du ciel permet en outre d’expliquer son mutisme et sa solitude, liés entre autres à l’opposition Mercure-Saturne qui structure son thème.
Sur la carte d’Erik Satie, Neptune maître de IX en X, indique sa vocation musicale, mais aussi son esprit contemplatif, et son mysticisme, qui sont perceptibles dans ses compositions, ses méditatives Gymnopédies, par exemple.
Mars, maître de X en X, suggère l’affirmation de soi dans une carrière. La présence de nombreuses planètes dans l’hémisphère sud montre une participation aux préoccupations de son temps, et avec Neptune, aux mouvements artistiques de son époque, en poésie, en musique, en peinture.
Cependant, Saturne en Scorpion, en maison IV, démontre une solitude. Cette position de Saturne explique en partie la vie amoureuse d’Erik Satie, qui a été restreinte. Saturne est à mettre en correspondance, aussi, avec sa timidité, son mutisme à propos de sa pauvreté matérielle, et le studio d’Arcueil où l’on n’entre pas …
La position de la Lune noire dans la même maison que Saturne confirme que le compositeur Erik Satie souffrait d’une blessure d’enfance. Elle rappelle aussi cette idée que Satie a eue de publier son Journal d’un amnésique. En effet, la maison IV est rattachée symboliquement à la mémoire. En outre, la Lune noire située dans ce secteur indique un vide, et la Lune noire peut se manifester chez l’individu par de l’ironie.
Sur le plan karmique, on voit que la conjonction Mars-Neptune est placée au Noeud sud de la Lune, et concerne donc le passé : la personnalité de base d’Erik Satie est marquée par une sensibilité, un mysticisme exalté, et il dispose de dons musicaux qui ont été développés dans une vie antérieure. Le natif les reprend et les développe encore dans cette vie-ci. La présence de cette conjonction Mars-Neptune au Milieu-du-Ciel, et les planètes qui logent en maison X, dont Pluton, qui toutes s’opposent à Saturne (que ce soit en natal, ou bien en progression au cours de sa vie), sont à mettre en correspondance avec ses difficultés à se réaliser, notamment la pauvreté matérielle (fréquente chez les artistes), et le peu de cas que le génie faisait de ses propres créations…
La conjonction Mars-Neptune signe aussi un côté fantasque et des errances, comme la création d’une Eglise, ou la parenté entre l’esprit religieux et le socialisme, bien connue des astrologues.
Erik Satie devait développer dans cette incarnation le Noeud nord de la Lune au Fond-du-Ciel : celui-ci invitait le natif moins à briller socialement qu’à effectuer un « travail » psychologique. Ce cheminement était lié à son enfance, à son père symbolisé par Saturne, et à sa mère – la conjonction Lune-Uranus en maison XII. Il s’agissait de renouer avec le passé et ses propres racines. Sa vie et son œuvre sont une illustration de ce chemin de vie, marqué par le développement de son génie, et par des limitations rencontrées dans sa trajectoire d’artiste et d’homme. En outre, le Fond-du-Ciel (ou la maison IV) est le secteur de la vie privée et de l’intimité, un lieu propice au silence, comme le principe neptunien …
Le grand couturier Karl Lagerfeld est décédé. Cet article, laissé en attente (depuis 2017 !), évoque un créateur hors norme, qui a mené une vie quasi monacale, et qui a su rester indépendant du système (C’est rare !). Il y sera question de sa relation avec Jacques de Bascher …
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La date de naissance de Karl Lagerfeld, en 1933, est en doute, car lui-même prétend être né deux ans plus tard. Il a aussi fêté ses soixante-dix ans en 2008, ce qui le fait naître cinq ans plus tard encore, en 1938 … Un flou artistique règne 🙂 . Pourtant la date de 1933 est celle qui est retenue par ceux qui se sont penchés sur sa biographie (le thème de 1935 est commenté brièvement en fin d’article). Dans tous les cas, nous ignorons l’heure de naissance, ce qui exclut toute investigation précise pour déterminer l’heure d’après les événements de la vie du natif.
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Le grand couturier Karl Lagerfeld a révélé dans un livre avoir entretenu pendant dix-huit ans une relation platonique avec Jacques de Bascher, qui fut, dans sa vie, LE grand amour.
Sur sa carte du Ciel, on remarque en effet une configuration particulière : un carré en T plutonien, avec une opposition Vénus-Uranus. Cette configuration, très dissonante sur le plan affectif et relationnel, soulève des questions complexes. Elle parle notamment de relations de pouvoir et d’une possible transgression. Evidemment, des milliers de personnes l’ont dans leur thème, et toutes ne la vivent pas de la même façon et, s’il est facile de décrire les énergies, il est plus difficile de dire comment la personne les vit concrètement car différents comportements sont possibles.
Il est évident, toutefois, que le carré en T Pluton-Vénus-Uranus, présent dans le thème de Karl Lagerfeld fut peut-être vécu par procuration (?), car il décrit bien le personnage de Jacques de Bascher.
Le portrait que Karl Lagerfeld fait de lui est celui d’une figure mi-ange mi-démon. Un article de P. Thévenin, (magazine i-d.vice.com), cite un livre, Beautiful People d’Alicia Drake et de Marie Ottavi, qui décrit Jacques de Bascher, décédé du sida, menant une vie dissolue et qui, très jeune, avait pris conscience de son puissant pouvoir de séduction sur les autres, par son esprit et sa beauté …
A une époque de grande permissivité sexuelle, Jacques de Bascher séduit, conquiert, mène une vie débridée. « Il était le Français le plus chic que j’aie connu, raconte dans le livre Karl Lagerfeld qui, pour la première fois, a accepté de se livrer longuement sur celui qui fut son compagnon et le seul amour de sa vie : « Jacques de Bascher jeune, c’était le diable avec une tête de Garbo (…). Il s’habillait comme personne, avant tout le monde.. C’est la personne qui m’amusait le plus, il était mon opposé. Il était aussi impossible, odieux. Il était parfait. Il a inspiré des jalousies incroyables. »
Le même article cite la parole de témoins qui laissent transparaître une sorte de pervers narcissique aimant la décadence, et se nourrissant de son emprise sur les autres … L’arrivée du sida dans les années 80 mettra fin à cette époque débridée, en révélant l’ombre (inconsciente) de ces comportements très permissifs : « Notre univers est devenu noir, obscur, négatif. Nos vies avaient quelque chose de ténébreux : nous avions profité de trop de sexe, de trop de liberté, de trop de drogues et de trop de nuits. »
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Par ailleurs, l’expérience de Karl Lagerfeld, un amour platonique, fait référence aux deux Vénus de l’astrologie, la Vénus Taureau et la Vénus Balance. Dans Le Banquet de Platon (d’où l’expression « amour platonique » provient), un dialogue évoque les deux cultes de la déesse Aphrodite (Vénus), l’un plus populaire, le second d’essence noble. Ces deux sortes d’amour distinguent l’amour du corps, plus « vulgaire » (Vénus Taureau), et l’amour pur, dont l’objet est l’âme, et non le corps (Vénus Balance).
Avec Vénus en Balance, qui plus est aux prises avec deux planètes transpersonnelles (Pluton et Uranus), la thématique des deux cultes de Vénus est actualisée, et Karl Lagerfeld vit un amour sans la participation du corps, tout en étant subjugué par le charme de son partenaire (Vénus-Pluton) !
Psychologiquement, la position de Vénus en Balance s’exprime par une préférence pour un idéal plutôt que pour la réalité. Il y a un refus des réalités quotidiennes considérées comme triviales. Cet effet est accentué car Vénus est opposée à Uranus, qui, symboliquement, est pur esprit : dans la mythologie, au commencement du monde, Ouranos, le Ciel couvre Gaïa la Terre, mais il rejette ses enfants car ils sont matériels, donc laids. La castration d’Ouranos donnera ensuite naissance à Aphrodite, déesse de l’amour et des arts …
Vénus en Balance, qui évoque aussi l’aspiration spirituelle, une aristocratie (la Vénus de Platon), explique sans doute que Karl Lagerfeld poursuive son mythe personnel du grand amour unique et platonique. Son apparence vestimentaire de dandy suggère aussi une vie pensée comme une oeuvre d’art …
Vénus Balance est aussi esthète, et évoque le raffinement et la sensibilité artistiques. Face à Uranus, elle s’exprime dans l’univers de la mode, du cinéma ou de la photographie, et par des relations détachées : c’est l’univers impersonnel d’Uranus. Elle s’exprime aussi par une originalité, un hors norme, une excentricité et une créativité. Cependant elle reste pur esprit, elle n’est pas incarnée.
Avec le carré de Pluton, Vénus s’oriente aussi vers une manipulation, cherchant dans la relation des satisfactions troubles et qui satisfont son égo, dans un sens narcissique …Pluton, dans cette configuration, peut induire des sentiments sombres, puissants, parfois inconscients, et une certaine férocité dans les relations … On sait par exemple que l’univers de la mode a pour réputation d’être impitoyable. Si la configuration présente dans le thème de Karl Lagerfeld décrit de façon explicite son partenaire amoureux, elle le décrit aussi lui-même. Par exemple, Jacques de Bascher, parmi ses innombrables conquêtes, séduira Yves Saint-Laurent, « faisant exploser la jalousie qui couvait entre Karl Lagerfeld et Pierre Bergé [partenaire d’Yves Saint-Laurent] depuis des années, et éclater le monde de la mode ». Ce sont là des exemples des jeux de pouvoir et des conflits par personnes interposées aboutissant à une déflagration dans les relations, tout à fait conforme à la configuration Pluton-Vénus-Uranus …
Karl Lagerfeld a déclaré : « Je suis un puritain total, mais je trouvais les aventures de Jacques amusantes. Nous ne pouvions pas être plus éloignés. Je suis calviniste envers moi-même et totalement indulgent envers les autres », et il se compare à un simple spectateur : « Je les ai vécues comme si j’étais derrière une vitre, a-t-il précisé. J’admire les gens qui se détruisent, mais moi, j’ai un instinct de préservation qui dépasse tout. Je n’ai jamais fumé, jamais bu d’alcool, ni pris de drogue. Rien ! »
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Karl Lagerfeld se consacre à un métier de création plus qu’exigeant et se déclare vivant seul avec son chat dans la vie privée. Vénus est immatérielle dans son thème. De plus, Uranus et Pluton suggèrent ensemble une radicalité dans les relations. Le Soleil conjoint à Mercure est situé en Vierge, signe qui réfrène ses instincts et traduit une ascèse ! Enfin, le carré de Saturne à Mars en Scorpion montre un obstacle aux pulsions …
Cet ensemble a donné une forme d’oubli de soi, une immatérialité, et une personne hors norme qui, sur Terre, est de passage, et poursuit un rêve idéal ou artistique …
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N.B. : et si Karl Lagerfeld était né en 1935 ?
Karl Lagerfeld prétend en effet que sa mère a modifié son année de naissance, et qu’il est né, en réalité, en 1935 …
Ce qui le rajeunit de deux ans, et entretient un mystère,aussi.
Sur la carte du Ciel de 1935, le plan relationnel est moins « torturé », mais douloureux. Toute la dimension des jeux de pouvoir plutoniens disparaît du thème de Karl Lagerfeld en ce cas.
La personnalité n’apparaît plus autant narcissique.
L’idéalité du principe Vénus est également remplacée par une affectivité plus souffrante, avec un manque affectif, une solitude et une austérité renforcée, « le calvinisme » aussi. Le platonisme peut encore être présent, mais pas pour les mêmes raisons ici, plutôt par frustration affective et attrait pour une forme de « pureté ».
La créativité et surtout l’esthétisme sont moins présents, et moins idéalisés. Ils apparaissent davantage dans ce thème comme une profession.
La thématique uranienne en relation avec les médias, le cinéma, la mode et la création est moins présente.
Les funérailles de Johnny Hallyday ont confirmé sa grande popularité auprès du public français, une popularité qui dépasse de loin celle de nombreux artistes. Dans le cas de Johnny Hallyday, on évoque une « icône », une « légende », un « mythe » …
Je porterai un regard sur le thème natal de « l’idole des jeunes » pour comprendre, grâce à l’astrologie, ce qui fait d’un homme une sorte de demi-dieu, atteignant l’imaginaire -et sûrement l’inconscient- collectifs jusqu’à devenir un peu mythique.
En effet, par son Ascendant Vierge et la conjonction Soleil-Saturne, Johnny Hallyday est une personnalité intériorisée et simple, et il n’a pas forcément toujours confiance en lui. Cependant, la plupart des planètes de son thème sont situées au-dessus de l’horizon, ce qui implique un destin social, dans le monde collectif.
Le Milieu-du-Ciel en Gémeaux est à mettre en relation avec la carrière débutée à l’adolescence, car les Gémeaux représentent cet âge.
Au Milieu-du-Ciel, trône la conjonction Soleil-Saturne qui fait référence de façon évidente à la thématique du père. En effet, Johnny Hallyday n’a pas été reconnu par son père, et celui-ci est parti alors que Jean-Philippe (dit Johnny) n’avait que quelques mois. Son enfance se déroule ensuite dans un milieu d’artistes du spectacle, avec ses cousines, à qui sa mère mannequin a confié son fils.
Il rencontre alors le danseur Lee Lemoine Ketcham -de son nom de scène Lee Halliday- qui incarne pour lui le rêve américain. Ainsi Johnny est un véritable enfant de la balle qui se dirige tôt vers une carrière de rocker.
Un peu plus tard, il rencontre son père au moment de son service militaire, sous l’oeil des caméras, mais Johnny apprendra ensuite que les démonstrations paternelles étaient le résultat d’un contrat passé avec des paparazzi ! Evoquant son statut de « déraciné », Johnny dit aussi que s’il avait eu un père, il « n’aurait jamais connu Lee et ne serait pas devenu Johnny Hallyday ». C’est le sens de cette conjonction Soleil-Saturne qui indique un manque paternel mais qui, de façon consciente ou non, influe profondément sur le destin et notamment sur une carrière -secteur de la maison X. Saturne ainsi placé indique une sorte de contrainte et d’obligation, que le natif, et peut-être parfois ses agents, tel Lee, ont exercée pour atteindre une réussite. Cette recherche est associée en tout cas à un surmoi exigeant, à une détermination …
Johnny Halliday a essayé de créer des liens avec son père, mais ce fut impossible, et celui-ci, alcoolique et instable, est retourné à sa vie de clochard. Dans le thème du natif, le carré de Neptune à la conjonction Soleil-Saturne exprime à la fois la blessure de l’abandon, ainsi que la fuite, notamment par l’usage d’alcool, de substances.
Néanmoins, la présence du Soleil et de Saturne en maison X assure l’importance de la carrière et une grande ambition. Il s’agit en effet d’obtenir une reconnaissance.
Le Soleil est maître d’une conjonction Vénus-Pluton dans le signe du Lion, en maison XI. Ce placement est puissant et il a une influence magnétique certaine. Vénus en Lion est artiste, et liée à la scène, au don de soi, à la reconnaissance par les autres … Pluton en conjonction ajoute un pouvoir puissant, et comme ces deux astres sont en maison XI, un secteur collectif, il s’agit d’un pouvoir « magique » sur la foule, sur le public.
Notons que l’axe des Noeuds lunaires est aussi sur l’axe V-XI et dans les signes du Verseau et du Lion (qui sont en analogie avec ces maisons) ! Johnny Hallyday possédait de façon « innée » une créativité, et il était animé, comme tout artiste sans doute (si ce n’est tout homme), mais sans doute plus qu’un autre, d’un besoin de reconnaissance -lié à une blessure narcissique. Son aura de chanteur mythique est liée à ces énergies innées en lui-même, qui le portent à une grandeur, notamment sur la scène, en spectacle (Nœud sud en maison V, et Vénus-Pluton en Lion).
Enfin, Jupiter est placé aussi en maison XI, dans le signe du Cancer. Jupiter, lui-même facteur d’expansion, est exalté dans ce signe, donc très favorable. Il indique une reconnaissance sociale, une prospérité, notamment à travers le peuple, la foule (le Cancer), et il agit de plus dans le secteur XI du groupe social, du public …
Johnny a certainement aussi cultivé les créations collectives, les partenariats artistiques, et des amitiés importantes, avec cette maison XI puissante.
Il est évident que, dans sa destinée, son propre rôle de père était aussi décisif, avec ses enfants (Lion et maison V) et avec ses enfants adoptifs (Verseau et maison XI), les uns et les autres étant autant de miroirs …
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La puissance de ces astres décrivant la destinée de Johnny est évidente et impressionnante à la lecture -même incomplète- de son thème. La conjonction Soleil-Saturne témoigne d’un manque initial qui est aussi une injonction profonde dans le secteur de la carrière. La recherche d’une reconnaissance -assez personnelle- est associée à une générosité, ainsi qu’à une dimension collective et impersonnelle, dont le secteur symbolique est habité par des principes exprimant un pouvoir magnétique. Ils signent une personnalité publique charismatique : Vénus, Pluton, Jupiter.
Il est certain que Johnny a représenté une figure masculine, un fils et un père, dans l’imaginaire du public …
Le fait qu’il soit décédé en décembre 2017, alors que Saturne s’apprête à entrer en Capricorne n’est pas du tout anodin. Saturne en Capricorne demande une maturation, le passage à une autre phase. Une personne interviewvée dans la foule a dit « J’ai 60 ans. Johnny, c’est toute ma jeunesse » … Soixante ans, c’est le cap astrologique du deuxième retour de Saturne, correspondant à une crise, que les personnes nées à la fin des années 50 expérimentent en ce moment. Et sur un plan plus général, ce transit de Saturne s’adresse un peu à l’âme collective.
Après une décennie de silence, MC Solaar revient en 2017 avec un nouvel album, « Géopoétique ». Un sympathique retour …
L’auteur de « Bouge de là », de « Nouveau Western », « Caroline » (« Je suis l’as de trèfle qui pique ton coeur »), ou encore de « Victime de la mode » relève le défi d’un retour musical, même si « les temps changent ».
En astrologie, on voit que de bons transits sur le thème natal de l’artiste accompagnent cette sortie : Neptune aborde le Soleil natal de MC Solaar en Poissons, qui reçoit donc aussi le trigone de Jupiter en Scorpion … Les deux astres Neptune et Jupiter associent musique et réussite. Seul Saturne en transit apportera un peu de restriction en envoyant son carré au trio Uranus-Jupiter-Lune natal.
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Il y a quelques mois déjà, j’ai étudié le thème de l’artiste … En voici quelques éléments :
MC Solaar a bien choisi son pseudonyme, ou connaît l’astrologie, puisque son MC (le Milieu-du-Ciel) est dans le signe solaire, le Lion ! C’est l’indice de sa réussite et sa célébrité … Par son Soleil en Poissons, MC Solaar peut aussi s’éclipser de temps à autre … C’est ce qu’il a fait pendant dix ans.
Claude M’Barali, alias MC Solaar, est né en 1969 à Dakar au Sénégal, de parents tchadiens, et sa famille est venue s’installer en France, en région parisienne, quelques mois après sa naissance. Le reste, on le connaît forcément : MC Solaar, à partir des années 90, apparaît, avec des chansons d’un nouveau genre qui ont du succès. Aujourd’hui, on peut dire qu’il a été précurseur du rap français.
Avec le Soleil en Poissons, signe de la musique, MC Solaar est connecté à l’air du temps, et c’est certainement ce qui explique cette synchronicité dans les années 90 entre un parcours personnel et un « besoin » collectif.
Avec l’Ascendant Scorpion, la réceptivité, l’instinct sont encore accentués. Le natif ressent, et il est un agent de transformation et de renouvellement dans son domaine d’activité.
La maison XI est prédominante dans son thème, puisqu’elle contient quatre planètes : c’est le secteur des projets, des innovations, de la création collective. Même si MC Solaar est un artiste en solo, sa vie est fortement marquée par toutes les collaborations qu’il expérimente dans son travail de création.
Pluton (en maison XI) est une force créatrice. Dans le signe de la Vierge, il indique une recherche assez exigente et perfectionniste. Il signale aussi des collaborations professionnelles, et parfois des remises en question dans ce domaine.
De même, la conjonction Uranus-Jupiter en Balance, à laquelle se joint la Lune, confirme le sens du groupe, et accentue la vie sociale. Ces astres promettent des rencontres importantes et un entourage décisif pour évoluer. Le natif est lié à la collectivité, se fait connaître par « les ondes ». Il est à la fois populaire, intégré et, en même temps indépendant dans son milieu, porté à l’originalité, à l’innovation. Cette position planétaire, en plus du Milieu du Ciel en Lion, est à mettre en relation avec le fait qu’ait été reproché à MC Solaar d’être « système », par rapport aux « vrais » durs de durs du rap.
« Mon truc, c’est parler d’histoires normales,
de la vie de tous les jours »
(Le Télégramme)
Son objectif de vie, selon la voie qui est la sienne à un niveau profond, est de développer sa créativité. Les quatre astres en maison XI sont des énergies innées, et le noeud nord de la Lune en maison V indique, durant la vie du natif, le développement d’une créativité, afin d’exprimer sa propre personnalité et ce que qu’il ressent, sans chercher à répondre à une attente collective ou à suivre ce qui se fait déjà. Il est nécessaire, dans cette optique, d’avoir une bonne confiance en soi et de s’aimer tel que l’on est … De plus, le noeud nord est en Bélier, le signe du « moi » et des commencements : MC Solaar, tout au long de sa vie, entreprend. Il recherche et affirme son identité propre, en développant sa créativité personnelle. Il innove dans l’univers de la musique, notamment. Le MC en Lion (signe en analogie avec la maison V), et le Soleil en maison V l’aident dans la réalisation de ses objectifs de vie.
Ce n’est pas tout : les quatre planètes en maison XI sont en sextile à Mars (l’affirmation de soi) et à Neptune (l’inspiration, la musique, mais aussi les sonorités, et une forme de poésie). Mars et Neptune sont tous deux placés en Scorpion (signe martien), dans l’Ascendant, qui est en analogie avec le Bélier (autre signe martien). En outre, Mars est le régent karmique nord (le but de vie, l’énergie à développer), et il est maître de la maison VI (le travail). Quant à Neptune, il est maître de la maison V, qui est le secteur de la créativité. Ces deux astres sont au trigone du Noeud nord en V : en astrologie karmique, c’est l’indice d’un karma positif à travers ces valeurs. Le natif rencontre des circonstances qui le placent dans sa voie de réalisation individuelle et créative, savante alchimie entre participation collective et réalisation en solo, favorisée par un bon esprit d’initiative, et une intuition, une inspiration qui le guident.
« Le rap est un océan.
Il y en a qui veulent être dans le grand bain,
d’autres dans le petit bain, moi je préfère être dans mon bocal.
Je fais mon truc, qui ne ressemble pas à quoi que ce soit. » (Le Télégramme)
Le thème de Claude MC montre un artiste immergé dans le collectif qui préserve une grande indépendance et a besoin de liberté d’action. Il assume sa position d’électron libre, le seul dans son style et, de fait, il est aussi un pionnier, puisqu’il a inauguré une nouvelle tendance : c’est l’effet de Mars et du nœud nord en Bélier (le premier signe du Zodiaque), de l’Ascendant et de la maison V. Il a aussi de l’audace, de l’enthousiasme, sait se mobiliser (Mars). Un lien entre la carrière et une satisfaction émotionnelle est souligné aussi (Soleil, maître de X en V) : il fait ce qu’il aime, il aime ce qu’il fait.
Une certaine émotion, une gratitude s’élèvent alors que nous apprenons le décès de Jean Rochefort. C’est un comédien, mais aussi une façon d’être qui sont salués. J’étudierai par le biais de l’astrologie le personnage social de Jean Rochefort, révélé par son thème natal.
En effet, un thème natal n’est pas absolument individuel. Plusieurs êtres humains naissent avec le même thème natal, et chacun individualise les principes planétaires … Jean Rochefort, certainement, a joué, interprété avec grâce le sien.
Le Soleil en maison X est le maître de l’Ascendant Lion, et il indique une générosité. Le Lion et la maison X montrent aussi l’ambition, la célébrité. Ils assurent un rayonnement social. Le Lion et le Soleil indiquent toujours un prestige, de quelque nature qu’il soit : Jean Rochefort a exprimé son Soleil en diffusant dans la sphère collective une élégance.
Le signe du Taureau, où sont situées les maisons collectives X et XI, est mis en valeur puisque quatre planètes individuelles l’habitent. La stabilité de la carrière et un enrichissement matériel sont soulignés. Le signe du Taureau indique aussi, dans le cas de Jean Rochefort, un enracinement d’une autre sorte : il s’agit de son goût pour la nature, la campagne, les chevaux. Cet enracinement est d’ailleurs confirmé par la présence des noeuds lunaires sur l’axe IV-X, un chemin de vie associant un besoin de bases solides, signifié par le noeud sud en IV, et l’importance d’une carrière, avec le noeud nord en maison X.
La prédominance du Taureau correspond également au sens artistique du comédien.
La personnalité sociale marquée par le Taureau aussi apparaît tranquille,; elle dégage une force, une sérénité. Deux autres planètes déploient leurs valeurs positives dans ce signe : la Lune est exaltée en Taureau, et Vénus est en domicile. Ces principes signent notamment la grande popularité. Avec le Soleil qui rayonne, la Lune empathique comprend et nourrit les gens, Vénus charme et entre en sympathie … Ces principes planétaires confirment aussi une identité de “bon vivant”, épicurien, stoïque.
Les deux trigones que le Soleil reçoit de Saturne et Neptune signifient une carrière et une popularité solides. En effet, Saturne assure une longévité, le rayonnement se fortifiant avec le temps : Jean Rochefort n’a pas connu le destin des comédiens dont l’image est peu à peu oubliée, ou un peu démodée. Saturne apporte aussi une sobriété à l’expression du Soleil, maître du Lion à l’Ascendant, en maison X, qui sont des valeurs particulièrement extériorisées. Saturne donne de la maîtrise, et évite d’ « en faire trop ».
On peut remarquer dans une optique de morpho-psychologie basée sur l’astrologie que le trigone de Saturne signe le visage allongé et l’expression grave du visage de Jean Rochefort.
Le trigone de Neptune raffine l’expression du Soleil. Il accentue la générosité, la sensibilité et le sens artistique.
Dans l’ensemble, Saturne et Neptune intériorisent l’expression du Soleil en maison X, apportant une profondeur (Saturne), et une subtilité (Neptune).
« J’ai le respect de l’incongru.
Et ce goût pour la culture classique, qui me donne une austérité de fonctionnaire.
Vous mélangez ça, ça donne un acteur plausible. » Jean Rochefort à L’Express
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La conjonction Mercure-Vénus en Taureau associe la communication et le charme, dans le signe de la gorge et de la voix : elle se rapporte (entre autres) au grain de voix et à la diction de Jean Rochefort, qui a exercé aussi ses talents de conteur -en voix off, ou comme narrateur de certains films et histoires pour les enfants.
Le personnage social de Jean Rochefort est aussi marqué par la planète la plus proche du Milieu-du-Ciel : Uranus, en Bélier. Uranus n’indique pas seulement une carrière dans le cinéma, mais il est aussi personnalisée, apportant une touche originale, celle de l’“électron libre” (certes relative, dans le cadre d’une carrière solide, de type Soleil-Taureau-Noeud nord en X).
Par ailleurs, la présence du Soleil et d’Uranus en maison X juxtapose deux valeurs symboliques opposées – le Soleil et Uranus sont en effet les maîtres de deux signes en axe, le Lion et le Verseau. Alors, Jean Rochefort fait l’unanimité avec son Soleil; il est un “héros” (solaire) parce qu’il est très apprécié. Cependant, il est aussi une figure de l’ “anti-héros”. Cette association Soleil-Uranus explique le sens de l’autodérision de Jean Rochefort, car Uranus brise les valeurs du Soleil, le “moi” dans sa gloire, l’idéal du moi, le Soleil étant d’ailleurs situé au sommet, au Milieu-du-Ciel !
On remarque qu’Uranus est maître de la maison VII, et symbolise donc dans le thème de Jean Rochefort le rapport à l’autre, tandis que le Soleil est le maître de l’Ascendant, symbolisant le « moi ». Ainsi, Jean Rochefort a développé, dans ses relations cet humour, dirigé vers lui-même. L’autodérision, c’est le fait de ramener sa propre personne à une insignifiance. Quelle intelligence ! C’est l’individu qui ne se prend pas au sérieux …
Cette position planétaire rappelle aussi quelques rôles de Jean Rochefort, par exemple ceux qu’il a joués dans les films d’Yves Robert, des anti-héros, comme le Parisien ou le Français moyen, ou encore … les seconds rôles, car Jean Rochefort appartient à cette catégorie d’acteurs abonnés aux seconds rôles. La « vedette » est réservée (symboliquement) au Soleil; Uranus, lui, se distingue, se démarque …
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Au-delà des considérations extérieures, la carrière, la célébrité, le style, chacun exprime des qualités. Les personnes publiques rayonnent d’ailleurs des énergies dans la sphère collective. Jean Rochefort a exprimé avec beaucoup de classe une originalité, une forme de liberté.
Dans son thème, le signe du Scorpion en maison IV, la base profonde, indique quelques angoisses et une lucidité sur lui-même, sur l’être humain, sur la vie, la mort, qui a sans doute produit cette originalité et cette autodérision qui nous semblent si naturelles. Les regrets exprimés pour sa disparition ont quelque chose à voir avec cette façon d’être, qui est un don immatériel.
Ames d’adolescents, poètes en exil, artistes de rue, je vous salue. Cet article explorera l’A.D.N. de la fantaisie en astrologie, c’est-à-dire les planètes, les signes et les maisons qui dénotent de la fantaisie dans la personnalité.
La fantaisie, est, d’après le Larousse, l’« imagination libre, sans contrainte ni règle », ou la « faculté de création », mais aussi l’« originalité amusante », la « tendance à prendre des initiatives imprévues ». Elle est l’antidote de l’ennui et de la tristesse, et elle vit -ou sommeille, parfois profondément- en tout homme. La fantaisie est neutre, inutile et libre. Elle est du domaine de l’art pour l’art, et du vivant. S’ouvrir à la fantaisie, c’est déjouer la fausse sagesse qui réside en tout Saturne natal (la planète Saturne dans notre thème natal), un vieux rabat-joie, parfois, qui, parce qu’il est vieux, est persuadé d’avoir toujours raison …
Les thèmes astrologiques qui suivent sont ceux de deux artistes assez polyvalents. Ils manifestent ou ont manifesté une fantaisie dans leur expression personnelle et dans leurs créations, transmettant au public un choc esthétique (plus ou moins apprécié selon les sensibilités), pour briser les conventions et insuffler un air de liberté, une légèreté …
Boris Vian : un Uranien novateur, inspiré par l’élément eau.
Boris Vian, ingénieur de formation, est aussi un génial touche-à-tout qui s’est illustré dans les arts et la littérature : écrivain, poète, parolier, chanteur, critique et musicien de jazz (trompettiste), il a été aussi scénariste, traducteur (anglo-américain), conférencier, acteur et peintre…
Poissons Ascendant Verseau, Boris Vian ne manque pas d’inspiration ni d’originalité. La maison I du « moi » se trouve d’ailleurs dans ces deux derniers signes du Zodiaque, deux signes complexes, à la fois fatigués et riches de toute l’expérience humaine, qui vibrent dans les dimensions de l’universel, ce qui suggère en tout cas dans la personnalité une forme de complexité.
Cette maison I (l’Ascendant) abrite trois occupants : Uranus, le Soleil et Mercure qui indiquent l’originalité, la créativité (Uranus et le Soleil), et le sens littéraire (Mercure). La personnalité est également vive et nerveuse (le Verseau, Uranus et Mercure en Bélier), pleine de fantaisie, puisque celle-ci est foncièrement spontanée et inattendue.
Boris Vian, le “prince de Saint Germain des Prés”, a diffusé aussi dans l’air du temps un parfum libertaire : dans son thème, le maître d’Ascendant, Uranus en maison I justement, est la planète dominante du thème. Sous son influence, la personnalité du natif bouscule toutes les routines, en l’occurrence artistiques et sociales. Elle s’affirme résolument, en manifestant ce en quoi elle est différente, particulière et unique ; avec un tel placement, il n’est pas envisageable de suivre les ornières déjà tracées par les autres !
Uranus signe aussi le sens de l’innovation, et même de l’invention (pour cet ingénieur, et avec notamment Saturne en opposition d’Uranus).
On connaît aussi les conceptions fantaisistes de Boris Vian, dont, parmi les plus plus connues, la “Société de recherches savantes et inutiles”, ou Collège de Pataphysique, une communauté qu’il a fondée, et dédiée à l’inventivité, à la créativité.
On pourrait citer aussi son célèbre roman, L’Ecume des jours, un modèle d’innovation littéraire, grâce à un emploi inédit des figures de style et des jeux de mots. La fiction de ce roman est des plus insolites : les personnages évoluent dans un univers assez surréaliste, qui prend au mot (en quelque sorte) les images, les analogies du langage, et le sens figuré du lexique. L’auteur lui-même explique la technique qu’il a employée dans son oeuvre de la façon suivante : « Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité, en atmosphère biaise et chauffée sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion »…
Autre exemple de l’inventivité originale de Boris Vian : le fameux « pianocktail » de L’Herbe rouge et de L’Ecume des jours, instrument dont les notes composent des cocktails …
Par ailleurs, dans son thème natal, Mercure trigone Neptune indique une pensée inspirée, des dons littéraires et poétiques, et des écrits sur l’art et sur la musique (le jazz, notamment).
Le trigone Soleil-Lune situé dans les signes d’eau (les Poissons et le Scorpion) confirme une plasticité psychique, une sensibilité aigue et fine, un peu médiumnique.
La déesse de l’amour et des arts, Vénus, en Verseau elle aussi, est dans le signe de l’innovation : les valeurs affectives sont sublimées à travers des préoccupations plus universelles, la recherche d’un progrès artistique. En effet, Boris Vian a sans cesse proposé ce renouveau en matière de goûts esthétiques, à travers ses créations, et son « militantisme » pour le jazz, genre musical encore peu légitime à l’époque. Il a aussi tenté d’imposer la science-fiction, un genre romanesque nouveau, et de nature uranienne (anticipatoire).
Cependant, le public de l’époque reste non réceptif aux propositions littéraires* de Boris Vian. Les générations suivantes – nées des années 50 aux années 70 – ont ensuite découvert avec bonheur ses romans, et il est maintenant reconnu comme l’un des grands écrivains du XXème siècle.
Parfois, une incompréhension avec ses contemporains est le sort des personnalités pleines de fantaisie, et des artistes en avance sur leur temps (les précurseurs uraniens). Cette thématique elle-même est justement très « Verseau », puisque ce signe, associé au futur de l’humain, est parfois voué à innover en prêchant dans le désert. Et, le signe suivant dans le Zodiaque, les Poissons, l’exprime, l’individu se « sacrifie » personnellement pour un but collectif, situé dans le futur …
*Boris Vian est aussi l’auteur de L’Arrache-coeur, de l’incontournable et scandaleux J’irai cracher sur vos tombes, de Vercoquin et le plancton, de L’Automne à Pékin, etc.
Philippe Katerine
Il y a les artistes et puis les « produits », qui peuvent avoir du talent, mais dont l’image est polie pour plaire-à-tout-le-monde. Ce qui est anéanti au passage du rouleau compresseur du marketing, c’est justement … la fantaisie. Philippe Katerine échappe à cela. Son univers est libre, un peu fou, kitsch et très créatif … Notre époque a un besoin vital de gens comme lui.
Philippe Katerine a plusieurs cordes à son arc, puisqu’il est auteur-compositeur-interprète, acteur, réalisateur et écrivain.
L’auteur, compositeur et interprète (donc) de Je vous emmerde, de La banane ou de Louxor, j’adore a un Ascendant Gémeaux, c’est-à-dire un « moi » Gémeaux, une personnalité mobile, nerveuse, qui a un sens inné du jeu. C’est aussi un touche-à-tout qui peut se disperser (Philippe Katerine participe et ajoute sa patte à toutes sortes de projets).
Avec la conjonction Mercure-Soleil en maison VII, la verve et l’humour des Gémeaux sont théâtralisés pour un public et aussi dans le rapport avec les autres. Ce placement indique une créativité qui est aussi littéraire. Comme le Soleil est maître de la maison V, le besoin de s’exprimer est impérieux, et les talents s’épanouissent.
Le Milieu-du-Ciel en Verseau indique qu’il y a projection dans la sphère sociale d’une originalité qui choque ou surprend. Le Verseau ici indique aussi le lien avec les médias et le cinéma.
Uranus en maison V, se trouve dans le secteur de la création, et dans le signe de la Balance, signe artistique et signe d’air (cet élément est très propice à la fantaisie pour la légèreté, la liberté qu’il représente). Uranus propose donc de l’innovation dans le domaine des créations artistiques. La conjonction Jupiter-Uranus indique aussi que le natif veut étendre le champ des possibles dans ce domaine. Dans le contexte de l’expression de soi, Jupiter amplifie Uranus; il devient une exagération, une exigence d’expression comme individu unique, créatif, et il se manifeste volontiers en excentrique.
La créativité et la fantaisie de Philippe Katerine ne signifient pas absence de questionnement, de doutes et même d’angoisses dans la vie et dans le processus créatifs : en effet, la maison V est aussi habitée de Pluton, en Vierge …
La Lune en Cancer est dans son domicile : ce placement donne libre cours à une imagination fertile, et volontiers nostalgique du passé (par exemple : des années 70, époque où les gens se prenaient moins au sérieux). La Lune en maison III occupe donc le secteur de la pensée et du rapport à l’environnement : l’imagination colore la pensée, qui gagne en fluidité ce qu’elle perd en rigueur et en concentration… Toute l’approche à l’environnement immédiat, et la communication avec les autres (maison III) baignent aussi dans le flou du clair de Lune … Enfin, cette position s’applique aux écrits, et à la parole : c’est le placement d’un romancier et d’un poète.
Cette Lune, dont le halo diffuse dans le secteur de la pensée, est au trigone de Neptune en Scorpion, un autre astre aquatique. Il signale l’affinité avec l’art de la musique. Il indique une grande sensibilité, très inspirée (et médiumnique). Surtout, il décuple la puissance de l’imagination, qui prend une dimension plus grande, d’outre-monde, onirique, mythique ou mythologique.
Le thème de Philippe Katerine est celui d’un véritable artiste, assurément. Tweeter
Quel est votre idéal de bonheur terrestre ? » Me sentir accepté dans le grand chantier de la lumière (volontairement obscur pour faire profond). »
Robert Doisneau, extrait du questionnaire de Proust, réponse à la question n°3. (Robert Doisneau.com)
(Cette citation est caractéristique d’un Soleil valorisé, et des Luminaires en aspect avec Pluton)
Robert Doisneau
Le Milieu du Ciel en Vierge indique une carrière liée à une technique et une notion de précision. C’est aussi le signe d’une personne à l’identité sociale toute en discrétion, d’un artisan. La Vierge au Milieu du Ciel indique aussi le photographe industriel que fut Robert Doisneau, chez Renault à Boulogne Billancourt. Enfin, c’est le photographe réaliste s’intéressant au peuple, à la banlieue et à ses bidonvilles …
Le maître du Milieu du Ciel, Mercure, est en maison V : le natif fait carrière et se fait connaître par ses créations. Ce Mercure est conjoint au Soleil en Bélier, très beau symbole astrologique quand on sait que le mot « photographie », étymologiquement, signifie « écriture de la lumière » ! En effet, Mercure est le symbole astrologique de l’écriture (de l’impression), et le Soleil, celui de la lumière !!
L’instantanéité de l’art photographique est signifiée par le Bélier, le signe le plus spontané et le plus éruptif du Zodiaque … Le photographe indépendant « croque » et « saisit » (alliance de Mercure et du Bélier) les scènes de la vie quotidienne.
Les Luminaires (Le Soleil et la Lune) sont en aspect de demi-sextile, position en analogie avec le Verseau et les Poissons : l’individu est novateur, lié au monde collectif, et il témoigne pour les générations futures d’une réalité, en leur laissant les instantanés d’un monde qu’il sait voué à disparaître …
Les Luminaires sont aspectés par les transaturniennes : le Soleil en tandem avec Mercure, pointe chez le natif un certain regard sur le monde, indispensable à l’artiste photographe. Il est relié à Neptune, à Uranus et à Pluton. La Lune est en aspect à Neptune et à Pluton, et c’est Vénus, planète des arts, en Bélier, qui est au sextile d’Uranus. Ces contacts des luminaires ou de Vénus avec les transaturniennes évoquent une personnalité complexe, indépendante, qui se cherche, se révolte, et qui est dotée d’une grande créativité.
Uranus, symbole de la technique, du cinéma, de la créativité, d’une forme de fulgurance et d’innovation, situé dans son domicile, le Verseau, est tout à son aise sur la pointe de maison III (le secteur de l’environnement immédiat) et signe, par exemple, les clichés qui saisissent sur le vif un instant dans la rue, clichés des passants, des gens qui marchent ou à bicyclette, des automobiles, des commerçants, des promeneurs sur les quais de la Seine, des bancs publics, des files d’attente …
Neptune et les Poissons sont représentatifs de l’image et de l’imaginaire. La Lune en Poissons est au trigone de Neptune en Cancer. C’est une réception mutuelle (chaque planète se situe dans le domicile de l’autre, ce qui les associe et les met en valeur), en signes d’eau : ceci indique l’imagination fertile, la sensibilité et l’inspiration, comme en témoigne la simple et sublime poésie des photographies du peuple, des amoureux, des enfants du Paris d’après-guerre de Robert Doisneau. Ces deux planètes et ces deux signes donnent aussi la pointe d’humour, d’émotion et d’innocence qui se dégage des photographies de l’artiste.
Pluton est un autre symbole de créativité, et du jeu de l’ombre et de la lumière, au sens figuré comme au sens propre ! Robert Doisneau ironisait sur sa carrière de photographe, celle-ci n’étant que « l’antidote de l’angoisse de ne pas être », réflexion caractéristique des carrés de Neptune, et surtout des aspects de Pluton aux Luminaires …
Le duo Soleil-Mercure en maison V a un sens fortement créatif (dans le domaine de la photographie) et une valeur de dominante, car il est l’apex d’un carré en T, avec Neptune en Cancer et Uranus dans son domicile, le Verseau. Cette configuration en signes cardinaux indique un travail de toute une vie sur l’action individuelle, indépendante, dans « l’ici et maintenant ». Avec le Soleil, il y a une volonté d’accomplir quelque chose de grand, une création. Ce luminaire est aussi la marque d’une réussite et d’une célébrité, et avec Mercure (rétrograde, de plus), un apprentissge dans un domaine de la communication, effectué notamment à travers son travail de photographe. (et un « travail » subtil sur certaines formes d’égocentrisme, comme l’indique le Soleil, et sur la nervosité, l’impatience – avec Mercure en Bélier).
Ces deux planètes (l’enfant Soleil et le juvénile Mercure, planète des études), en maison V (maison des enfants et de l’éducation) rappellent aussi le goût de Doisneau pour photographier le monde frais des enfants et des écoliers.
Doisneau ayant laissé 450 000 négatifs de ses photos, nous avons encore beaucoup à découvrir de son œuvre …
Un bref aperçu du thème d’Henri Cartier-Bresson, qui fut, d’ailleurs, l’ami de Doisneau. Le co-fondateur de la célèbre agence Magnum se définit comme un reporter de rue (la maison III de l’environnement est dans le signe des Poissons, traditionnellement associé à la photographie en astrologie).
Dans son thème, le Milieu du Ciel est en Balance, signe artistique. Vénus, maîtresse du signe, est en maison VII, conjointe à la Lune dans son domicile (le Cancer) et à Neptune (un astre qui symbolise la photographie, étant le maître des Poissons) : la sensibilité et la célébrité par un art sont fortement signifiées ici. Ce beau trio est en opposition avec Uranus, significateur de la technique et du cinéma, vers lequel le photographe s’est tourné, aux côtés de Renoir, notamment.
On retrouve aussi la conjonction Soleil-Mercure, comme chez Doisneau, avec, de plus Mars en conjonction, rappelant l’activité militante d’Henri Cartier (pour le parti communiste). Mars signe aussi son engagement dans la Résistance, et le photographe de guerre (maison VIII) qu’il a été.
Jupiter est aussi conjoint au Soleil, accentuant le prestige et la célébrité, l’importance des voyages et de l’international. Henri Cartier a rejeté ses origines bourgeoises : Soleil-Jupiter (richesse, bourgeoisie) sont en maison VIII, la maison des crises.
Dans la veine du « cinéma plutonien », inaugurée avec l’article sur le film LaTourneuse de pages, je propose cette fois-ci une étude des relations entre les deux personnages principaux du film d’Anne Fontaine, Entre ses mains, sorti en 2005.
Dans ce film tourné à Lille, Isabelle Carré joue le rôle de Claire Gauthier, une jeune épouse et mère de famille toute simple qui mène une vie très ordinaire. Comme elle travaille dans les assurances, elle est amenée à rencontrer un client, interprété par Benoît Poelvoorde, qui la drague et cherche à la revoir. Ils font quelques sorties et leurs entrevues révèlent une relation ambiguë. Laurent Kessler (rôle joué par Benoît Poelvoorde) est un personnage étrange, tantôt jovial, tantôt déprimé et torturé. Il est vétérinaire au zoo, et Claire Gauthier ressent peu à peu un terrible doute, car plusieurs indices lui font penser que Laurent pourrait être le tueur en série dont parlent les journaux, qui s’attaque à des femmes avec un scalpel …
Comme dans l’article précédent sur le cinéma, je ne développe qu’un interaspect entre les thèmes des deux comédiens, et il est déjà très édifiant !
L’interaspect majeur de la synastrie (la comparaison entre les deux thèmes) est la conjonction du Soleil de BenoîtPoelvoorde avec Pluton dans le thème d’Isabelle Carré. Le Soleil est le centre vital et un symbole de la conscience (entre autres); Pluton est une planète qui représente les forces inconscientes les plus sombres de la psyché, ainsi qu’un principe de transformation selon le processus de mort et de renaissance.
Evidemment, le thème développé dans le film supposerait, a priori, une situation inverse : une jeune femme-Soleil attaquée par un tueur-Pluton. Le tueur détruit l’autre et, effet miroir oblige, il s’attaque à un être qui semble détenir ce qu’il ne trouve pas en lui-même. Claire, de son côté, vit un cauchemar au contact des forces terriblement sombres de cet homme. C’est ainsi que les commentateurs du film perçoivent les deux rôles et la situation, mais une étude astrologique met en lumière d’autres forces.
Le film montre comme chacun des deux personnages projette sur l’autre sa part inconnue, qui se révèle peu à peu …
Dans le film, Claire est fascinée par le tueur et ne met pas fin à leur relation. C’est en réalité le Soleil de Laurent qui fait remonter les pulsions enfouies dans l’inconscient de Claire (Pluton en maison XII). En effet, elle lui dit un jour, lors d’une discussion presque anodine, que durant son adolescence, elle a voulu se suicider, étant peu reconnue des siens, en se tranchant les poignets « pour savoir si réellement elle existait ». En ce sens, elle reprend contact, par le biais de cette relation, avec cette part d’elle-même, qui est suicidaire.
Dans le film, il y a, entre les deux personnages, une prise de pouvoir. Le tueur finit par demander à Claire pourquoi elle ne l’a pas dénoncé lorsqu’il a assassiné sa meilleure amie – qu’il a tuée atrocement, c’est une scène insoutenable. En lui posant cette question, il reconnaît son crime et formule l’idée d’une complicité de la part de Claire. A ce moment-là, il lui demande de l’aider, suggérant par là qu’il est de nature double, à la fois conscient (le Soleil en prise de conscience) de sa folie et esclave de ses pulsions meurtrières. Il faudrait, il en a conscience, l’en délivrer en mettant fin à ce processus -c’est-à-dire en le dénonçant à la police. En un sens, Claire semble détenir la clé. Pourtant, elle ne dit rien, maintient le lien entre eux deux et, par ce qui devient de la complicité, prend une sorte de pouvoir sur lui.
Par ailleurs, par le charme qu’elle exerce sur lui, Claire, non seulement éveille la conscience (Soleil) de Laurent, mais elle transforme (Pluton) profondément le tueur : Laurent découvre avec Claire quelque chose qu’il n’a jamais connu, la naissance, peut-être, d’un sentiment d’amour pour une femme. Il éprouve notamment de l’estime pour elle (Soleil), estime qu’il n’a jamais ressentie pour lui-même. Claire (Pluton) fissure, transforme son identité (Soleil) de prédateur.
Dans la scène finale, quand Laurent Kessler s’apprête à tuer Claire à son tour, elle ne manifeste aucune peur lorsque le scalpel effleure sa gorge. Elle est prête à (veut ?) mourir. Devant ce regard sans peur, Laurent finira par retourner le scalpel contre lui-même. Ainsi, Laurent présente à Claire sa part enfouie de suicidaire, ses pulsions obscures qu’elle projette sur Laurent, et elle l’entraîne à l’autodestruction (Pluton).
Ce film remarquable, très réaliste, décrit l’intimité d’une relation malsaine, marquée par des forces inconscientes révélées en miroir (Pluton-Soleil). L’astrologie permet d’approfondir la compréhension de cette rencontre complexe, un combat très serré entre emprise et éveil de la conscience réciproques.
Anne L jesuisjecree.com
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