Dans un monde qui valorise la performance, les termes « ambition » et « ambitieux » tendent à devenir positifs. Pourtant, le mot « ambition » désigne bien un excès : l’ambition est en fait le signe d’un conflit interne, et d’une souffrance psychologique.
Cet article d’astrologie décrypte en outre la célèbre formule : « les gens qui ne sont rien », et propose de brefs commentaires sur le thème natal de Macron.
Vous avez dit « ambition » …
Vouloir « réussir dans la vie » est a priori un objectif sain, qui révèle un état d’esprit positif, et du dynamisme. C’est d’ailleurs ainsi que la notion d’ambition est comprise dans ses rares acceptions positives, fournies dans le dictionnaire (cntrl.fr) : l’ambition est synonyme de « vif désir » quand le mot est employé dans un sens valorisant. L’ambition serait une qualité, puisque l’ambitieux est une « personne qui manifeste dans l’action une force d’âme exceptionnelle », un certain courage, de l’ardeur et de la ténacité, donc.
Pourtant, l’ambition est avant tout une passion; sa première définition est : le « désir immodéré de la domination et des honneurs ».
Elle a même fait l’objet d’études dans certaines pathologies psychiatriques, pour lesquelles elle traduit » les aspirations du vaniteux et de l’orgueilleux à la réalisation d’un projet flatteur ». Elle « accompagne la tendance euphorique dans certains états comme la manie aiguë et devient un élément dominant du délire (…) dans les psychoses avec mégalomanie (…) » ( Porot 1960) .
On voit que l’ambition est liée à un désir de puissance, et suppose une tendance maniaque, obsessionnelle …
L’ambition est également désapprouvée moralement. Dans la théologie, c’est un « péché par lequel on recherche l’honneur d’une manière déréglée, soit qu’on ne le mérite pas, soit qu’on ne le rapporte pas à Dieu, mais uniquement à son avantage personnel.« (Théol. cath. t. 1, 1 1909).
D’ailleurs, des traces de soufre demeurent dans le « coaching » destiné aux personnes ambitieuses. Sur le site cadre-dirigeant.com, on explique « comment être ambitieux sans se faire détester de ses collègues ». Autrement dit : comment donc éliminer tous ces mauvais regards ? (La réponse est ici , sur jesuisjecree.com 🙂 )
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En astrologie
Dans la symbolique astrologique, le principe Mars est engagé dans l’ambition, en tant que désir, et comme affirmation de soi. De même, les valeurs saturniennes sont en rapport avec l’ambition, puisque Saturne se rapporte à l’ascension sociale. Enfin le Soleil, ego et conscience de soi, tient un rôle certain dans la recherche d’une « réussite dans la vie ».
Mais les principes planétaires ont tous (au moins) deux faces : le désir de Mars est en réalité une compensation; c’est d’ailleurs pour cela que Mars, s’il est frustré, se transforme en colère.
Quant à Saturne, qui peut offrir une sagesse liée à l’expérience, il est avant tout un système de défense.
Enfin, le Soleil, l’ego, peut développer orgueil et vanité …
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Les appréciations positives de l’ambition sont en fait basées sur des critères extérieurs, et elles font l’économie de la recherche intérieure, de la connaissance de soi.
L’ambition n’est-elle pas un besoin d’échapper à ce qui est ? Pourquoi avons-nous si peur de ce qui est ? (…)
Toute activité tendant à fuir ce qui est ne peut que provoquer la douleur et l’antagonisme. » (Jiddu Krishnamurti)-
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Au niveau individuel, l’ambition est en réalité le signe d’un conflit psychologique.
En effet, l’intensité de l’ambition qui anime une personne révèle dans quelle mesure son identité a été étouffée. L’individu démontre sa réussite, ses performances, en raison d’une coupure avec sa propre identité. Il a souvent besoin de les montrer socialement.
Comme il est inconscient de cette problématique psychologique, de cette coupure avec sa propre identité personnelle, il recherche une reconnaissance de la part des autres.
Certains parents veulent la réussite de leurs enfants, et « les poussent », mais sans respecter leur identité. On voit aussi, et de plus en plus, des adolescents qui rêvent de devenir célèbres. Les programmes de télévision donnent également à des personnes ordinaires des occasions de briller, en leur offrant une forme de reconnaissance. Dans ce cas, il s’agit moins d’ambition que de devenir connu de tous, mais le problème de fond est le même : dans tous ces exemples, des personnes recherchent une reconnaissance sociale. Combien de fois la vie de « business men » ou de « stars » a-t-elle révélé leur souffrance secrète, derrière des apparences flatteuses ?
L’ambitieux, en fait, est animé d’un manque, et souffre d’une dépendance. La raison en est que, dans son enfance, il n’a pas eu le statut d’une personne à part entière au sein de sa famille (même si, rappelons-le, les problématiques inscrites dans notre thème de naissance révèlent un programme qui est le nôtre). Ainsi, l’ambition est un comportement compensatoire à une difficulté de nature psychologique.
L’ambition, en tant que recherche d’honneur pour son « avantage personnel », et qu’on ne « rapporte pas à Dieu » montre en fait une blessure qui parasite l’énergie de l’ambitieux, et qui ne lui permet pas d’agir « mieux » qu’en cultivant son ambition. Il est occupé à compenser une faille psychologique (sans y arriver).
Pour trouver le bien-être qu’il recherche, il devrait renouer avec lui-même …
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Les « gens qui ne sont rien »
– « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. »
(E. Macron) –
En juillet 2017, à la Station F, un campus géant, dédié aux start-up et initié par Xavier Niel, lorsque Macron a parlé des « gens qui ne sont rien », par opposition à « ceux qui réussissent », beaucoup de personnes ont failli s’étrangler (ou l’étrangler !)
Avec Mars dissonant en maison VII dans son thème natal, Macron présente au monde une personnalité martienne, qui se veut dynamique, défendant des valeurs libérales (au sens économique), agressive, et sans finesse.
Les défauts de Mars sont toujours très visibles pour autrui, et ce genre de propos révèle un aspect important de la psychologie de Macron : un clivage entre « réussir » et « n’être rien ». Ce clivage est justement le conflit intérieur de l’ambitieux, qui cultive une réussite sociale, faute d’identité propre. Il semble donc que Macron n’ait pas été reconnu en tant que personne étant enfant, et/ou qu’il a subi un conditionnement qui a détruit son identité. Ainsi, il projette inconsciemment sa propre problématique psychologique, sur les « gens ordinaires », ou les « pauvres », en les nommant les « gens qui ne sont rien » …
En outre, la conjonction Soleil-Mercure de son thème natal présente un Mercure combuste, et en exil, puisqu’il est situé en Sagittaire. Ces éléments favorisent plutôt l’ego au détriment des facultés intellectuelles, d’où une tendance à commettre de temps en temps de grosses bourdes dans la communication. Ce placement peut suggérer éventuellement des préjugés, car Mercure est dans le signe de la synthèse, le Sagittaire. L’ensemble appuie la possibilité d’un élitisme de mauvais aloi – par compensation, manifestement.
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L’ambition dans nos vies
L’ambition concerne en premier lieu le champ social, la carrière, le domaine professionnel. Elle est souvent associée, dans nos sociétés, à l’avidité matérielle, la soif d’argent, sans tout à fait se confondre avec.
L’ambition peut cependant se manifester dans d’autres contextes : les engagements politiques, les militantismes, et tant du côté de ceux qui manifestent les valeurs de l’ambition (le libéralisme, par exemple), que du côté de ceux qui affichent un engagement contre ces valeurs, et s’activent pour la défense de l’opprimé, pour combattre les injustices ou l’inégalité.
L’ambition peut se manifester dans toutes les activités humaines, même celles à caractère privé, par exemple dans le choix d’un conjoint.
En fait, elle peut être présente dans toutes sortes d’objectifs de vie, et même dans le développement personnel, ou dans les démarches spirituelles.
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Ambition et besoin d’accomplissement
L’ambition n’est pas la même chose que le besoin d’accomplissement de soi. Chaque être humain recherche la satisfaction de ses besoins fondamentaux : l’accomplissement personnel est un de ces besoins. C’est la recherche du bonheur, ou bien d’une sagesse, qui soient adaptés à sa propre personnalité et à son caractère.
Pour mener cette recherche, il est préférable de bien se connaître. L’étude du thème astral, qui révèle nos tendances conscientes et inconscientes, est d’ailleurs d’une formidable aide pour celui qui entreprend cette démarche.
En effet, la connaissance de soi, c’est non seulement celle de notre personnalité, mais aussi celle de nos conflits intérieurs. Nous découvrons ainsi ce qui relève du masque dans notre personnalité, et qui ne correspond pas à notre véritable identité.
En effet, notre ego s’est construit sur des mécanismes de défense pour compenser des manques et des blessures. Alors, si l’individu n’en a pas conscience, son accomplissement sera plus difficile.
– « Il existe une efficience basée sur l’amour, qui va bien plus loin, et qui est beaucoup plus grande que l’efficience de l’ambition. »
(Jiddu Krishnamurti)-
Guérir l’ambition, en « la rapportant à Dieu »
L’enseignement de Krishnamurti assimile aussi l’ambition à un conflit, qui se manifeste comme une compétition.
Renoncer à l’ambition suppose de ne pas nous comparer aux autres, ni d’envier qui que ce soit. C’est possible lorsque nous nous accordons du respect, lorsque nous sommes suffisamment sûrs de nous, et que nous sommes conscients de notre identité.
Krishnamurti explique que l’ambition et la compétition sont un instinct de pouvoir et un instinct destructeur.
Aspirer à l’accomplissement de soi, ce n’est pas nuire à quoi que ce soit, ni détruire autrui.
Il préconise de retrouver notre pouvoir de vivre de manière créative. En effet, la clé est de rechercher et de reconnaître toutes les contraintes qui sont à l’intérieur de nous-même, afin de les relâcher.
Le travail sur soi consiste à rechercher avec honnêteté (envers nous-même) si ce que nous faisons, c’est-à-dire notre métier, provient d’une envie qui est réellement la nôtre en tant qu’individu, ou si elle est le résultat d’une obligation, pour obéir à nos parents, ou bien par réaction à des pressions sociales, ou seulement pour gagner notre vie, ou encore dans le but d’être reconnu, etc.
En fait, à partir du moment où l’on « fait ce qu’on nous dit » dans un sens très large, il y a une « contradiction », et c’est cela le conflit.
La découverte de notre propre identité, c’est faire ce qu’on aime réellement. Cela implique de découvrir qui on est, et ce que l’on aime. Il est évident que l’astrologie est un formidable accompagnement, car le thème astral n’est pas en conflit avec ce que ressent la personne, et il révèle des éléments intéressants pour cerner la sphère professionnelle et sociale qui correspond au natif.
Enfin, il existe une autre clé : c’est d’aimer ce que l’on fait. Sans amour, rien de ce que l’on gagne n’a de sens. Krishnamurti dit que ce ne sont que « des cendres », alors que la magie opère lorsque l’amour s’exprime dans ce que l’on fait.
Anne L jesuisjecree.com
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