La guérison par le rire

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crédit photo : Pixabay

Journaliste et rédacteur en chef du journal américain Saturday Review, Norman Cousins apprend en 1964 qu’il est atteint d’une maladie dégénérative, incurable et très douloureuse, touchant la colonne vertébrale : la spondylarthrite ankylosante.

Il n’a qu’une chance sur cinq cents de guérir selon ses médecins, qui lui prescrivent un traitement pour atténuer la douleur.

Alors, il décide de quitter l’hôpital, de louer une chambre d’hôtel, de faire un stock de vitamine C (car il savait que son traitement médical induisait une carence de cette vitamine), et un stock … de films comiques, gags, et autres caméras cachées (un comique qui ne fait pas réfléchir) !

En fait, il prend en main sa maladie suivant ce questionnement : « Si les émotions négatives produisent des modifications chimiques négatives dans le corps, les émotions positives ne produiraient-elles pas des modifications positives ? L’amour, de l’espoir, la foi, le rire, la confiance et la volonté de vivre pourraient-ils avoir une valeur thérapeutique ? Les modifications chimiques ne se produisent que dans le mauvais sens ?
Evidemment, on ne peut actionner des émotions positives comme on brancherait un tuyau d’arrosage. Mais pouvoir maîtriser raisonnablement mes émotions aurait peut-être un effet physiologique salutaire. Substituer à mon anxiété une certaine confiance pourrait déjà avoir un effet bienfaisant. » (*)

Progressivement, les hautes doses de vitamine C et de rire auront raison de la douleur, et de la maladie.

D’un point de vue scientifique, on a observé que le rire fait sécréter des endorphines qui favorisent le sommeil, contribuent à anesthésier la douleur, et à stimuler le système immunitaire.

Norman Cousins retrouve la santé et son décès, bien plus tard, en 1990 (à l’âge de 75 ans) n’a aucun lien avec la spondylarthrite ankylosante.

Il a écrit un livre pour témoigner de son expérience : (*) Comment je me suis soigné par le rire.

Sans constituer une recette miracle, cette histoire est un formidable message d’espoir pour les personnes très malades, mais aussi pour tous ceux qui souffrent de petits maux chroniques de toutes sortes.

Il est aussi applicable à la vie de tous les jours des « bien portants », à tous ceux qui traînent souvent un vague à l’âme, ou qui peinent à se créer la vie qu’ils souhaitent, etc.

En effet, Norman Cousins nous rappelle magistralement la primauté de notre état intérieur sur les circonstances.

Avec toutes les techniques, toutes les sagesses (comme l’astrologie sur jesuisjecree.com, par exemple) qui nous aident à mieux nous connaître et à progresser, n’oublions pas l’optimisme et la gaieté ! Ils peuvent se cultiver à tout moment, au contact des autres, en compagnie de nos proches, de nos amis, en nous adonnant à ce qui nous fait vraiment plaisir, et avec le rire. Alors, faisons un diagnostic : combien de minutes, d’heures (!) rions-nous aux éclats chaque jour ? …

Alors, « éclatons-nous » (plus) souvent !

Il est évident que Norman Cousins a eu ce que nous nommons de la chance. C’est aussi un homme doté d’une grande force intérieure : il a réussi à se mettre à rire malgré la douleur physique, et à dépasser la terrible angoisse qui s’abat sur toute personne à qui on diagnostique une maladie grave.

Et du côté de l’astrologie …

Il serait très intéressant de voir la carte du Ciel de cet homme … Son heure de naissance m’est inconnue, ce qui limite les possibilités d’interprétation (sans les maisons astrologiques), mais certaines positions planétaires en signes, certains aspects nous apporteront sans doute quelques lumières …

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Norman Cousins, 24 juin 1915 (Etats-Unis, heure inconnue)

On remarque une conjonction Soleil-Pluton au début du signe du Cancer : le Soleil est le centre vital et il fusionne avec Pluton, principe de destruction et de régénération. Ainsi, la santé et la vie sont altérées et régénérées (c.q.f.d.). J’avais déjà mentionné ce processus dans un autre article, en parlant de la maladie de coeur de l’actrice Mireille Darc, qui survit à des accidents avec arrêts cardiaques. Pluton régénère, après passage dans ses souterrains; c’est une expérience des profondeurs …

Par ailleurs, l’amas planétaire en Cancer met en relief la Lune qui, a priori, se trouve en Scorpion. Il y a réception mutuelle entre la Lune en Scorpion et Pluton en Cancer, car chaque planète est dans le domicile de l’autre : ceci confirme la puissance de régénération enclose dans ce thème, appliquée notamment aux émotions, tant destructives que régénérantes. De façon plus anecdotique, on peut noter que le Cancer et la Lune symbolisent le foyer, mais aussi les hôtels, lieu de regénération (Pluton, Scorpion) de Norman Cousins …

La Lune représente aussi l’état de santé, et elle gouverne le plan émotionnel (le symbolisme astrologique contient déjà toute une sagesse …). Elle participe, dans ce thème, à un grand trigone, qui dessine un triangle bleu sur la carte du Ciel ci-dessus, et relie trois planètes.

Le grand trigone est une configuration planétaire généralement considérée comme un potentiel important de « chance », dite « passive », et de stabilité. Les astres engagés dans ce trio sont la Lune en Scorpion, Jupiter en Poissons (particulièrement positif en domicile) et Neptune en Cancer : ce grand trigone d’eau prédispose à une chance par le plan émotionnel et affectif, et les trois planètes indiquent une bienveillance.

De plus, ces trois astres sont marqués par l’élément eau aussi. Ils sont émotionnels (Lune et Neptune), expansifs et remplis de foi (Jupiter et Neptune). Jupiter symbolise en effet l’optimisme et la chance; Neptune symbolise l’amour universel et il peut jouer comme une aide. Cette configuration favorise donc la guérison, et ce qui prend l’apparence de (petits ou grands) miracles …

J’espère vous avoir raconté une belle histoire (vraie) de nature à vous donner le sourire.

Tout le monde n’a pas, comme Norman Cousins, un grand trigone Lune-Jupiter-Neptune, ni un Pluton en aspect harmonique au Soleil ou à la Lune. Cependant, notre thème natal recèle les mêmes principes : une Lune émotionnelle (nos besoins profonds à reconnaître et à nourrir), un Pluton régénérateur, un Jupiter optimiste, un Neptune de compassion …

A mon avis, de plus, chaque thème astrologique possède ses petits trésors cachés, et fonctionne d’une certaine façon : à nous d’en découvrir et d’en révéler les mécanismes créateurs !

Anne L jesuisjecrée.com

crédit photo : Pixabay (pour toutes les illustrations de cette page)

Cinéma : Entre ses mains, d’Anne Fontaine

Dans la veine du « cinéma plutonien », inaugurée avec l’article sur le film La Tourneuse de pages, je propose cette fois-ci une étude des relations entre les deux personnages principaux du film d’Anne Fontaine, Entre ses mains, sorti en 2005.

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crédit photo : Pixabay

Dans ce film tourné à Lille, Isabelle Carré joue le rôle de Claire Gauthier, une jeune épouse et mère de famille toute simple qui mène une vie très ordinaire. Comme elle travaille dans les assurances, elle est amenée à rencontrer un client, interprété par Benoît Poelvoorde, qui la drague et cherche à la revoir. Ils font quelques sorties et leurs entrevues révèlent une relation ambiguë. Laurent Kessler (rôle joué par Benoît Poelvoorde) est un personnage étrange, tantôt jovial, tantôt déprimé et torturé. Il est vétérinaire au zoo, et Claire Gauthier ressent peu à peu un terrible doute, car plusieurs indices lui font penser que Laurent pourrait être le tueur en série dont parlent les journaux, qui s’attaque à des femmes avec un scalpel …

Comme dans l’article précédent sur le cinéma, je ne développe qu’un interaspect entre les thèmes des deux comédiens, et il est déjà très édifiant !

 

L’interaspect majeur de la synastrie (la comparaison entre les deux thèmes) est la conjonction du Soleil de Benoît Poelvoorde avec Pluton dans le thème d’Isabelle Carré. Le Soleil est le centre vital et un symbole de la conscience (entre autres); Pluton est une planète qui représente les forces inconscientes les plus sombres de la psyché, ainsi qu’un principe de transformation selon le processus de mort et de renaissance.

Evidemment, le thème développé dans le film supposerait, a priori, une situation inverse : une jeune femme-Soleil attaquée par un tueur-Pluton. Le tueur détruit l’autre et, effet miroir oblige, il s’attaque à un être qui semble détenir ce qu’il ne trouve pas en lui-même. Claire, de son côté, vit un cauchemar au contact des forces terriblement sombres de cet homme. C’est ainsi que les commentateurs du film perçoivent les deux rôles et la situation, mais une étude astrologique met en lumière d’autres forces.

Le film montre comme chacun des deux personnages projette sur l’autre sa part inconnue, qui se révèle peu à peu …

 Dans le film, Claire est fascinée par le tueur et ne met pas fin à leur relation. C’est en réalité le Soleil de Laurent qui fait remonter les pulsions enfouies dans l’inconscient de Claire (Pluton en maison XII). En effet, elle lui dit un jour, lors d’une discussion presque anodine, que durant son adolescence, elle a voulu se suicider, étant peu reconnue des siens, en se tranchant les poignets « pour savoir si réellement elle existait ». En ce sens, elle reprend contact, par le biais de cette relation, avec cette part d’elle-même, qui est suicidaire.

Dans le film, il y a, entre les deux personnages, une prise de pouvoir. Le tueur finit par demander à Claire pourquoi elle ne l’a pas dénoncé lorsqu’il a assassiné sa meilleure amie – qu’il a tuée atrocement, c’est une scène insoutenable. En lui posant cette question, il reconnaît son crime et formule l’idée d’une complicité de la part de Claire. A ce moment-là, il lui demande de l’aider, suggérant par là qu’il est de nature double, à la fois conscient (le Soleil en prise de conscience) de sa folie et esclave de ses pulsions meurtrières. Il faudrait, il en a conscience, l’en délivrer en mettant fin à ce processus -c’est-à-dire en le dénonçant à la police. En un sens, Claire semble détenir la clé. Pourtant, elle ne dit rien, maintient le lien entre eux deux et, par ce qui devient de la complicité, prend une sorte de pouvoir sur lui.

Par ailleurs, par le charme qu’elle exerce sur lui, Claire, non seulement éveille la conscience (Soleil) de Laurent, mais elle transforme (Pluton) profondément le tueur : Laurent découvre avec Claire quelque chose qu’il n’a jamais connu, la naissance, peut-être, d’un sentiment d’amour pour une femme. Il éprouve notamment de l’estime pour elle (Soleil), estime qu’il n’a jamais ressentie pour lui-même. Claire (Pluton) fissure, transforme son identité (Soleil) de prédateur.

Dans la scène finale, quand Laurent Kessler s’apprête à tuer Claire à son tour, elle ne manifeste aucune peur lorsque le scalpel effleure sa gorge. Elle est prête à (veut ?) mourir. Devant ce regard sans peur, Laurent finira par retourner le scalpel contre lui-même. Ainsi, Laurent présente à Claire sa part enfouie de suicidaire, ses pulsions obscures qu’elle projette sur Laurent, et elle l’entraîne à l’autodestruction (Pluton).

Ce film remarquable, très réaliste, décrit l’intimité d’une relation malsaine, marquée par des forces inconscientes révélées en miroir (Pluton-Soleil). L’astrologie permet d’approfondir la compréhension de cette rencontre complexe, un combat très serré entre emprise et éveil de la conscience réciproques.

Anne L jesuisjecree.com