Alors que la fête d’Halloween s’impose -peut-être davantage dans certaines régions que d’autres-, démontrant l’engouement évident qu’elle suscite en France, on peut émettre quelques commentaires généraux sur le processus auquel participe le « phénomène Halloween ».
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La fête d’Halloween, le 31 octobre, s’impose en France depuis une vingtaine d’années. Elle devient une sorte de fête de l’automne et dans certains lieux, des festivités organisées par des adultes se développent (activités scolaires donc éducatives, feux d’artifice, etc.) Toutefois, cette fête est d’importation anglo-saxonne et n’est aucunement ancrée dans la culture française.
On prétend qu’elle est d’origine païenne et celte, donc reliée à la culture ancestrale, remontant à l’époque des Gaulois. Je réponds qu’Halloween ne fait pas partie des fêtes traditionnelles en France. Elle ne s’inscrit dans aucune transmission ancestrale, ce qui est très important. Quant au fait de recréer un lien avec des fêtes païennes, j’y perçois la possibilité d’intentions cachées, que j’évoquerai plus loin.
A un niveau superficiel, on peut dire qu’Halloween fait partie des distractions faciles formant une sorte de sous-culture amusante. Elle est donc d’un accès simple, comme la restauration rapide et le soda, comme les films d’action et les séries, ne demandant pas d’effort ni de réflexion (il suffit d’absorber et d’ingérer).
Halloween est promu de façon sympathique sur Internet, les réseaux sociaux et les moteurs de recherche, dans l’univers virtuel né de la Silicon Valley. Cet univers contribue à unifier l’humanité, mais sous l’égide des Etats-Unis, tout de même. Cette fête alimente le creuset d’un monde global à venir, dans lequel les traditions seront abolies, au profit du « progrès », de la technologie, et d’autres idéaux dont la révélation ne saurait tarder …
Sans être rigoriste, on peut rappeler que sans tradition réelle, il n’y a plus de culture, et sans culture, il n’y a plus d’humanité.
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Halloween est une fête destinée aux enfants. Si l’on était méfiant, on pourrait dire que ce peut être un piège puissant. Cette fête peut être un moyen d’éduquer de façon ludique, d’inculquer de nouvelles habitudes, us et coutumes, qui se renforceront dans les générations suivantes. (Et quel monstre pourrait s’opposer à la joie et au plaisir des enfants ?)
Il s’ensuit que les authentiques traditions seront effacées, ce qui est une déculturation. Halloween participe à ce processus. On peut employer ce terme fort dans la France actuelle, dans laquelle un rejet massif des traditions ancestrales a cours. On peut se demander si les gens ont rejeté leurs propres traditions volontairement et librement, ou s’il y ont été incités.
Citons une fête traditionnelle en France comparable à Halloween : Mardi gras. Certains d’entre nous ont fêté Mardi gras dans leur enfance, et pourtant qui pense à la fêter actuellement et à la transmettre à ses enfants ? Mardi gras sombre dans l’oubli… parce que cette fête n’est pas amplifiée, promue dans les médias, surtout. Les traditions françaises semblent « vieilles », considérées comme « ringardes », alors que ce qui provient des Etats-Unis, dont les grands réseaux sociaux parlent, apparaît neuf et moderne. C’est en tout cas une culture facile d’accès pour tous ceux qui se contentent de suivre le mouvement général et de se plier aux conformismes …
Toutefois, il s’agit pour les Français d’un appauvrissement culturel, d’abord parce que la culture française est riche. Soyons clairs : il ne s’agit pas de dévaloriser la culture en cours aux Etats-Unis ; mais elle est intéressante aux Etats-Unis, tandis qu’elle est triste et fade quand des Français l’adoptent passivement et sans la comprendre … Par ailleurs, le fait d’abandonner sa propre culture et d’adopter celle des autres démontre un grave problème d’identité. (Les peuples comme les individus ont des problèmes qui ont une origine psychologique.)
Des arguments culturels ont été donnés pour défendre Halloween : par exemple, cette fête, qui tranche avec la dignité de la Toussaint et de la Fête des morts en France (les 1er et 2 novembre, au fait), serait en réalité une fête ancienne, qui a été usurpée par l’Eglise catholique. Pour répondre sur le plan religieux, la venue du Christ ne signifie pas qu’on change tout; les rythmes cosmiques, par exemple, restent les mêmes, les périodes de fêtes aussi. Cependant, la venue du Christ a marqué une évolution spirituelle (entre autres, elle marque la fin des sacrifices aux dieux, que ceux-ci soient animaux, humains.)
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Ensuite, fêter Halloween n’est pas indifférent. Procéder à des festivités n’est pas anodin, en raison des implications que celles-ci ont dans les plans invisibles. Lorsqu’on célèbre une fête, qu’on participe à une manifestation, on nourrit les énergies correspondant à cette fête, et au niveau de conscience auquel elle correspond. Ces énergies colossales sur des plans invisibles ont un impact important, puisqu’elles donnent vie à ce qui existe sur le plan matériel.
Or, la question qu’on doit se poser si on fête le 31 octobre est : qu’est-ce que je connais d’Halloween à un niveau profond ?
Qui sait exactement quelles énergies les foules nourrissent en fêtant Halloween ? Nul ne le sait.
Par ailleurs, si l’on regarde autour de soi, si l’on s’informe, on constate que la mode, l’art, l’industrie de la culture, de la musique, aux Etats-Unis mais aussi en France et dans d’autres pays, font largement référence depuis quelques années à une imagerie particulière, obscure, qu’il est difficile de définir, mais qui semble proche du satanisme ou d’un attrait « spiritualisé » pour le mal. On tend à faire aimer au public cet univers et à le rendre esthétique. Lorsque les gens participent aux concerts de leur « star » préférée, dans des atmosphères lugubres, avec des décors rouges et noirs, des croix inversées, des symboles au sens inconnu ou a priori décoratifs et dénués de sens, qui sait en réalité comment la ferveur du public est récupérée, et quelles énergies ce public alimente à son insu ?
Mon avis est qu’il faut rester toujours très prudent lorsqu’on participe à une fête comme Halloween ou à un mouvement collectif, et même lorsqu’on regarde le journal télévisé avec des millions d’autres personnes simultanément. En effet, les énergies (les émotions, notamment) sont provoquées, et automatiquement se dirigent dans les plans invisibles, et sont affectées à un niveau ou à un autre. La mise en place des fêtes et les émotions collectives qu’elles génèrent peuvent donc être récupérées en vue de réaliser des objectifs précis, notamment pour créer ou pour renforcer des mouvements collectifs, qui formeront les structures d’un pouvoir dominant à venir. On pense par exemple à une nouvelle forme de pouvoir politique, philosophique ou « spirituel », qui serait global et uniformiserait la population humaine.
Anne L jesuisjecree.com