L’indispensable aptitude à l’autocritique peut tourner au dénigrement de soi. Cet article propose donc de poser un nouveau regard sur notre regard critique.
En astrologie, l’autocritique est une valeur appartenant au signe de la Vierge. Pour mener à bien ce travail, notre outil est Mercure, son maître, et le secteur dans lequel nous l’exerçons essentiellement est la maison VI, la maison des contraintes et des limitations …
La planète Saturne influence la tenue de l’autocritique, en apportant au mieux une concentration, une sagesse, ou bien trop d’austérité.
Au contraire, si les valeurs Vierge et Saturne sont rejetées, ou focalisées uniquement sur les manquements des autres, on sombre dans l’autosatisfaction et un sentiment de toute-puissance …
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Notre aptitude à l’autocritique vient du fait que nous pouvons poser un regard sur nous-même, et elle s’applique généralement à nos pensées, à nos croyances, à notre comportement, à nos actes, à nos résultats.
Sans autocritique, nous ne voyons pas nos erreurs, nous ne nous remettons pas en question. Il en résulte une inadaptation ou une auto-complaisance. Par suite, nous pouvons commettre des erreurs encore plus problématiques, ou dans les cas extrêmes, des abus. En effet, notre faculté d’autocritique est une possibilité qui nous est offerte de changer, de nous perfectionner. Elle est associée à l’attention et à l’humilité, deux valeurs de la maison VI.
L’autocritique dans son aspect pratique permet d’adapter notre action pour être efficace. Elle est indispensable dans le domaine du travail (la maison VI est aussi le secteur du travail). Nos actes, en effet, doivent être orientés d’une certaine façon pour aboutir un certain résultat. Ils doivent prendre en compte les autres, de façon très concrète, pour répondre à certains besoins, pour agir utilement, pour rendre service.
L’autocritique est également indispensable pour entrer en relation. En effet, grâce au regard critique posé sur nous-même, nous réfrénons certaines de nos réactions “spontanées” pour prendre en considération les autres.
L’analyse de notre comportement est indispensable pour progresser.
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Pourtant, qui fait son autocritique permanente tend à exercer sur soi une forme de domination.
En effet, quand le critique intérieur prend trop de place, il règne de façon tyrannique, effectuant un relevé strict de nos erreurs, de nos manquements, de nos maladresses, et il oublie de voir le positif. Dans ce cas, notre perfectionnisme n’est pas orienté pour bien faire, mais pour nous soumettre à notre critique intérieur. Nous ressentons un malaise si nous avons le sentiment de lui déplaire, si nous n’agissons pas comme il l’exige.
Le critique intérieur peut aussi accorder une attention excessive aux détails : c’est l’arbre qui cache la forêt. On se noie alors dans toutes sortes d’autocritiques sur des points peu essentiels, au lieu d’être constructif.
Alors on perd toute spontanéité, on devient un peu maniaque, ou bien on limite les possibilités dont on dispose dans la vie au-delà du raisonnable. C’est en effet une problématique présente dans le signe de la Vierge.
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On peut se demander alors : mon autocritique m’aide-t-elle, ou participe-t-elle à un auto-sabotage ?
Nous tenons un discours intérieur de façon continue, et nous n’avons pas toujours conscience de sa qualité. En effet, ces pensées incessantes fonctionnent de façon automatique. On peut calmer ce flux de pensées, si nous sommes présent à l’instant, ou si nous méditons, par exemple. Le discours intérieur se dissout, et il apparaît une attention, ancrée dans le présent.
Par ailleurs, le mot « critique » vient du grec kritikē, qui signifie « (l’art de) discerner ». On peut voir qu’en fait, dans l’autocritique, il ne s’agit pas de traquer ses défauts, mais de porter un regard sur nous-même. On peut alors voir les erreurs et les idées reçues qui se sont glissées dans nos pensées, par exemple. On peut aussi, grâce à cette faculté, choisir quelle action est la plus adaptée dans telle ou telle situation.
La critique, en fait, ne devrait en aucun cas être négative. Elle est une attention dirigée sur soi-même.
Alors, pourquoi ce critique intérieur est-il aussi sévère dans certaines circonstances ?
Le critique intérieur est sévère parce qu’il est triste. Cet aspect de nous-même -le critique- est une blessure, qui se manifeste en critiquant de façon négative. Alors, il faut explorer ce qui nous pousse à nous voir d’un sale oeil, pour approcher cette insatisfaction triste, ce sentiment de ne pas être assez ceci ou cela, de ne pas être à la hauteur, de ne pas adopter la bonne attitude. L‘autocritique trop sévère est en fait la non acceptation de soi.
Une exploration intérieure, menée grâce à notre faculté de discernement, de tri, peut assainir le discours intérieur pour qu’il gagne en qualité. On peut apprendre à voir “le verre à moitié plein” : notre bonne volonté, nos efforts, nos progrès …
On peut aussi se donner, dans la vie, le droit de se tromper, de faire des erreurs.
Par ailleurs, si l’on a un enfant, et surtout si son thème natal est marqué par le signe de la Vierge ou par un Saturne puissant, il faut veiller à ne pas lui exprimer de critiques négatives, et trouver les bons mots pour communiquer, de manière à ne pas accentuer sa tendance innée à l’autocritique …
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Anne L jesuisjecree