Est-il anormal de traverser des crises personnelles -difficultés en tous genres, maladies, pertes, dépression ? Les crises sont-elles négatives ?
Difficiles à vivre, les crises sont cependant des appels au changement, qui offrent, si on le veut bien, l’opportunité d’une réconciliation avec soi-même. Ce processus est confirmé par le symbolisme de l’astrologie, et par les crises traversées par Richard Bohringer, et Eben Alexander, un chirurgien américain, dont les thèmes sont brièvement commentés …
-”Le changement du monde n’est pas seulement création, progrès,
il est d’abord et toujours décomposition, crise.” ( A.Touraine) –
La crise est une rupture d’équilibre, un moment difficile, marqué par un trouble. Elle se déclenche dans de nombreux domaines, économique, financier, moral (etc.) Elle touche autant les individus que les collectivités. La crise est une période marquée par des problèmes qui semblent enchevêtrés; il n’y a pas de solution. On est confronté à une dégradation, à une perte tragique, à une situation inédite; on vit une plongée dans la dépression …
Les crises font partie intégrante du symbolisme de l’astrologie; ce sont des étapes à franchir. En effet, le Zodiaque des signes, et la roue des maisons sont des processus ponctués de crises.
Certains aspects planétaires de notre thème natal, notamment ceux qu’on qualifie de « difficiles », de « mauvais », ou de « tendus », comme les carrés, les oppositions et certaines conjonctions (etc.) correspondent aussi à des crises que nous traversons au cours de notre vie. En fait, toute position planétaire dans un signe et une maison est potentiellement liée à une telle expérience. Nos états changeants, nos crises petites et grandes répondent au ballet des transits planétaires qui sont continuels …
Qu’en conclure ? Que la crise est (presque) permanente, que la crise fait partie de la vie. Elle n’est donc pas anormale. Généralement, nous nommons « mauvais » ce qui est inconfortable ou désagréable. Ce qui pose problème, en fait, c’est la distance qui existe entre l’idée que nous nous faisons d’une situation « normale » ou « agréable », et … la réalité. Cette distance est de notre fait ; elle vient de notre rigidité face à la vie, que nous avons parfois la prétention de toujours diriger selon notre désir. Cette distance provient de notre division interne, de cet écart entre les choses telles qu’elles sont, et les choses telles qu’elles devraient être (selon notre point de vue).La seule chose à faire en cas de crise est de modifier notre propre regard, car la crise, en fait, ne se gère pas; elle se « subit », ou plutôt suggère un lâcher prise.
La crise (ce pourrait être sa définition), a lieu quand les ressources habituelles -nos ressources mentales, notamment- ne suffisent plus. Elles sont inefficaces parce que le processus qui a cours est au-delà des solutions toute faites, du prêt-à-penser, et des recettes données par les spécialistes ; alors autre chose peut prendre le relais, une forme d’intelligence différente, une intuition, une sensibilité …
Le symbolisme astrologique suggère que les moments de crise, au cours des cycles, ont lieu lors de phases de réorientation : ce sont de nouveaux départs, des changements d’orientation, des transformations de la conscience …
Tous ces passages d’une forme de conscience à une autre s’accomplissent à travers une crise qui induit un changement. Les crises modifient nos habitudes et brisent nos certitudes : ce sont des moments de blocage, des périodes de latence, un retour vers notre intériorité, vers l’inconscient, vers l’âme …
La nature, l’art, l’astrologie (etc.) permettent d’appréhender ces rythmes intimes, et de relativiser leurs “désagréments”. La crise n’obéit pas aux critères de la norme collective. La société, d’ailleurs, ne tient pas beaucoup compte des crises, qui sont pourtant des réalités humaines. La société, dérangée par la crise et les crises, exerce une pression, impose des contraintes, des règles de conduite, ou des impératifs d’efficacité (etc.). La société est le reflet de notre attitude mentale.
-« Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société profondément malade. »
(Jiddu Krishnamurti) –
◊
Les crises nous annoncent une mutation. Ce sont des points de passage dans notre évolution personnelle, des moments charnières, qui induisent un changement intérieur, et préparent une autre période de notre vie, comparable à un passage initiatique, symbolisé par Pluton.
D’ailleurs, de façon générale, en astrologie, les aspects planétaires dissonants sont plus évolutifs que les aspects faciles. Un « bon » aspect planétaire fonctionne bien naturellement, et spontanément. Il est créateur, mais il n’induit pas d’évolution significative entre les deux principes impliqués. En revanche, en cas de position ou d’aspect planétaire “difficile”, des efforts sont à fournir pour résoudre les problèmes qui se posent à nous, et qui concernent la relation entre les deux planètes. Ainsi, les points délicats de notre thème, ou les transits planétaires difficiles peuvent permettre, au-delà des situations difficiles, une transformation personnelle et, si l’une des trois planètes trans-saturniennes (Uranus, Neptune, Pluton) est impliquée, peuvent correspondre à une ouverture du champ de notre conscience …
Le mot “crise” vient du latin crisis, employé dans le contexte de la maladie : la crise est donc principalement associée à un trouble de la santé, au moment où les symptômes se manifestent fortement. Cependant, en grec, krisis signifie “jugement, décision” : la crise semble être un moment conflictuel durant lequel un choix opère à l’intérieur …
En effet, les crises renferment des potentialités. Elles entraînent des résultats divers, parfois mitigés et, souvent en même temps, une dégradation, ET un changement d’orientation significatif et « positif ».
– “Les moments de crise produisent un redoublement de vie chez les hommes.”
(François-René de Chateaubriand) –
A quoi aboutissent les crises ?
La crise nous pousse à faire des changements ou des corrections que nous aurions dû faire depuis longtemps, auxquels nous avions pensé, mais que nous avions repoussés, oubliés, craints, etc.
Elle nous rappelle aussi des vérités essentielles, comme la valeur des choses simples, la valeur de la vie.
Une crise nous libère de tout ce qui est superflu en nous-même, du regard des autres (comme nous l’imaginons), du poids du conditionnement familial que nous avions intégré en nous-même. Elles remet en question toutes les « fausses » valeurs que nous avons adoptées, et qui ne sont pas celles de notre être essentiel, pour faire ce qui compte vraiment à nos yeux, et pour être nous-même.
Guérir physiquement ou moralement, ce n’est pas faire disparaître nos maux et nos blessures, mais c’est ne plus rester sous leur contrôle. On lâche prise de la peur, des résistances qui sont à l’origine de la douleur. En se délestant de notre attachement à ce qui est connu, on accède à une liberté. Aux confins de la crise, on découvre qu’aucune épreuve ne peut nous empêcher de vivre et d’aimer.
Les personnes qui se sont rapprochées d’un essentiel, d’une perception plus sensible de la vie, et qui ont développé les dons qui leur sont propres, ont bien souvent connu une crise, une maladie, un mal-être.
Si l’on adopte un point de vue spirituel, libéré des conformismes dans lesquels nous sommes habituellement enfermés, c’est un peu comme si la vie était venue frapper à leur porte, pour leur offrir une opportunité précieuse …
Richard Bohringer
L’acteur Richard Bohringer a traversé une crise majeure durant quatre ans. En 2014, il a dû interrompre les représentations qu’il donnait avec sa fille, et jusque 2018, il a affronté un cancer du système nerveux.
Le transit d’Uranus au carré de la conjonction Soleil-Lune en Capricorne en maison VI (le secteur de la santé) est à mettre en correspondance avec sa maladie.
Agé de 76 ans, il estime aujourd’hui que l’amour de ses proches, et le théâtre, qu’il a repris alors qu’il était encore faible, lui ont permis de retrouver des forces et de rebondir. Son attitude est assez conforme à son thème natal, dans lequel la planète Pluton est puissante, et située à l’Ascendant.
Richard Bohringer a développé son courage, et un esprit de gratitude : « L’accident m’a permis des mois et des mois, des nuits et des jours de gamberge. J’ai pris conscience que j’étais très heureux et j’avais été un peu ingrat avec la chance que j’avais, ça a remis les choses à leur place et ça m’a rendu satisfait de mon sort. »(gala.fr)
Eben Alexander
Eben Alexander est un neurochirurgien américain qui a révélé dans son livre avoir effectué une expérience de mort imminente (EMI en anglais). Atteint d’une méningite bactérienne qui l’a plongé dans le coma durant sept jours, en état de mort cérébrale, en 2008, il a quitté son corps consciemment.
Esprit scientifique, posant un regard strictement matérialiste sur la vie humaine, il avait toujours nié les expériences de mort imminente avant d’en faire une. Il ne s’y intéressait pas le moins du monde, certain que les patients étaient victimes d’hallucinations.
Durant son expérience, il a rencontré sur un autre plan une soeur biologique dont il ignorait l’existence, décédée 10 ans plus tôt, ce qui lui a permis d’apprendre, aussi, qu’il était lui-même un enfant adopté (ce qu’il ignorait …)
Sa vision de la vie a complètement changé après son EMI, puisqu’ il parle à présent du “royaume spirituel”, et engage les scientifiques à ne pas se limiter aux connaissances apprises à l’école il y a 50 ans, puisque la physique quantique a fait depuis de grandes découvertes sur la conscience. L’ancien scientifique rationaliste, qui bornait sa vision du monde à celle de la matière, déclare maintenant : “Les EMI aboutissent généralement à la pleine réalisation que l’amour est la grande force de liaison dans l’univers. Nous sommes tous inconditionnellement aimés par Dieu/la Source et nos âmes sont éternelles.” (blogs.médiapart.fr)
Il recommande à tous de méditer pour “tisser des connexions avec la conscience”, en vertu du principe essentiel que l’amour est le principe de liaison dans tout l’univers …
On voit qu’en 2008, les astres lents étaient en phase de trigone à leurs positions respectives dans le thème natal d’Eben Alexander. Et surtout, le Noeud nord de la Lune et Neptune transitaient en Verseau, juste sur sa Lune natale, qui est contenue dans un grand trigone, avec Jupiter et une conjonction Mars-Neptune. De plus, avec le Soleil et Pluton, ces planètes forment un dessin planétaire nommé une « enveloppe », qui favorise les communications et, parfois, permet de transmettre un message …
Anne L jesuisjecree.com