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Retrouver la sérénité

Les difficultés de la vie, les transits planétaires (en astrologie), tant de choses nous éloignent de la paix et de la sérénité auxquelles nous aspirons… à moins de décider de s’y abandonner !

Cet article expose des pensées de grands Maîtres et de penseurs au sujet de la sérénité, pour mieux comprendre ce qu’elle est, en quoi elle est essentielle, pour créer un équilibre puissant, quelles que soient les circonstances.

Discerner ce qui nous éloigne de la sérénité

On ne peut pas être serein quand les choses vont mal, n’est-ce pas ? Pourtant, c’est justement lorsque les choses vont mal que la sérénité pourrait être recherchée, retrouvée … On dit que ce ne sont pas les situations qui sont anxiogènes , mais que nous sommes à l’origine de notre trouble, donc de notre malheur, par les pensées que nous cultivons, notamment : « La principale cause du malheur n’est jamais la situation, mais la pensée. Soyez conscient de vos pensées. Séparez-les de la situation, qui est toujours neutre. » (Eckart Tolle)

En fait, nous sommes enclins au bonheur, certes; ce penchant passe par le feu, les signes de cet élément, le Bélier, le Lion, le Sagittaire, et par le Soleil, Vénus, Jupiter.
Cependant, nous éprouvons aussi une attirance pour le malheur : nous sommes aimantés par d’obscurs désirs de douleur avec Saturne, Pluton et parfois Uranus …

Retrouver la sérénité nécessite sans doute de se libérer des inquiétudes et des préoccupations, de toutes les tensions que nous nous créons nous-même. Face à nos problèmes, les appréhensions sont aussi nuisibles qu’inutiles, dans tous les cas. Ce n’est pas moi, c’est Bouddha qui le dit : « Si le problème a une solution, il ne sert à rien de s’inquiéter, mais s’il n’y a pas de solution, s’inquiéter ne changera rien. »

Notre paix dépend en fait de notre capacité à abandonner la peur. Les Maximes de guidance, d’Ostad Elahi, définissent la sérénité précisément comme l’absence de peur : « Pour atteindre la sérénité, il ne faut craindre ni le chômage, ni la pauvreté, ni la mort. »

Si l’on pratique l’auto-observation, on constate que nos actes sont très souvent motivés par la peur. Pour accéder à la sérénité, il s’agit d’abandonner la lutte, le combat, c’est-à-dire l’action sous-tendue par la peur : « Une femme qui atteint la sérénité est une femme qui a abandonné le combat. » écrit Anne Sylvestre ; elle aurait pu dire la même chose d’un homme, cela s’entend.

Dans le même ordre d’idées, la quiétude suppose d’oublier toutes les prétentions à la domination, les luttes contre l’adversité, autres déclinaisons de la peur : Bouddha déclare que « toute conquête engendre la haine, car le vaincu demeure dans la misère. Celui qui se tient paisible, ayant abandonné toute idée de victoire ou de défaite, se maintient heureux. »

Pour cela, il vaut mieux cesser de lutter si on ne peut pas changer une situation, notamment. Cette attitude ne doit pas être confondue avec la lâcheté ou la résignation, qui consiste à se soumettre passivement à la volonté d’autrui ou aux circonstances. La sérénité, elle, n’est pas une fuite, et n’exclut pas de poser l’acte adéquat, dans la situation que nous vivons.

C’est la même attitude de convoitise -comme celle qui motive la conquête- qui nous pousse à avoir des attentes. Elles sont des réactions aux frustrations qui ont eu prise sur nous, alors que nous avions perdu la sérénité. Or, ces attentes sont la preuve de notre mal-être et elles l’entretiennent.

En astrologie, les signes de terre et d’eau peuvent avoir une difficulté à lâcher prise, car ils ont tendance à s’accrocher à leurs croyances, à leurs possessions (terre), ou à cultiver les émotions négatives (eau). Les signes d’air -Gémeaux, Balance, Verseau- prennent leurs distances par l’intellect et la pensée raisonneuse; les signes de feu font la même chose en choisissant l’action et en regardant vers le futur.
Il arrive aussi qu’on confonde le lâcher prise avec l’indifférence, l’insensibilité, l’oubli, l’égoïsme ou le je-m’en-fichisme. Or, le lâcher prise n’est pas un refus ni une fermeture.

Le rapport au temps : la sérénité au présent

La paix ne se trouve que dans le moment présent, qui est seul réel. Bouddha le dit : « Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent. »

Le passé n’est plus, n’existe pas ; ainsi il est superflu de le cultiver dans notre esprit; nous pouvons l’abandonner, le laisser filer : « De même que le serpent se défait de sa peau, nous devons constamment nous défaire de notre passé. » (Bouddha). Dans le symbolisme de l’astrologie, c’est un processus plutonien qui est décrit ici, une régénération qui est nécessaire et permanente.

Si nous développons de la peur et des angoisses dans notre rapport au temps, c’est parce que nous craignons le changement (un sujet développé dans l’article « Les transits de Pluton ou mue plutonienne ») ; ainsi, Bouddha décrit comment nous pouvons nous relier sereinement au temps qui passe, et aux transformations qu’il suppose : « Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était, et aie confiance en ce qui sera. Le changement n’est jamais douloureux. Seule la résistance au changement est douloureuse. »

Eckhart Tolle décrit d’ailleurs le présent comme un état de conscience, dans lequel toutes les difficultés disparaissent, et il décrit un état de simplicité dans lequel réside la dévotion réelle, d’une grande beauté : « Dès que vous honorez le moment présent, tous les malheurs et toutes les luttes se dissolvent et la vie commence à couler de joie et d’aisance. Lorsque vous êtes dans le moment présent, tout ce que vous faites devient imprégné d’un sens de la qualité, du soin et de l’amour -même de l’action la plus simple » …

Dans le présent, il n’y a plus de luttes, plus de peur ; il y a l’amour, et tout acte est juste. L’ego s’est comme dissous …

Ainsi, Eckhart Tolle préconise d’aimer le présent, de le vivre : « Quel que soit le moment présent, accepte-le comme si tu l’avais choisi. »

Pour être plus serein, on peut abandonner ses attentes sur le futur. Eckhart Tolle explique comme nous sommes à chaque instant dans l’attente de quelque chose d’autre, de mieux : «  La plupart des humains ne sont jamais présents dans le moment, car ils croient inconsciemment que l’instant suivant doit être plus important que celui-ci. Ainsi vous manquez toute votre vie. »

Dans cet état d’esprit ancré dans le présent, on n’a plus de doute sur les actes à entreprendre, « bonne est l’action qui n’amène aucun regret et dont le fruit est accueilli avec joie et sérénité. » (Bouddha)

Ancrer la sérénité dans sa vie

L’écrivain Blaise Cendrars (Une nuit dans la forêt) pense que la sérénité est le fruit d’un désespoir dans lequel persisterait l’amour, peut-être s’agit-il de l’abandon à une humilité « La sérénité ne peut être atteinte que par un esprit désespéré et, pour être désespéré, il faut avoir beaucoup vécu et aimer encore le monde. »

Il ne s’agit pas de devenir ascète ou de se replier sur soi. La sérénité suppose de s’intérioriser, de se recentrer. On change la qualité de sa présence au monde …

Jiddu Krishnamurti (Le Livre de la vie) décrit la création d’une intimité avec soi-même, un abandon que permet la création d’une pensée juste. Il évoque le fait d’écrire, un journal par exemple, pour pacifier sa pensée : « La méditation n’est pas seulement une constante prise de conscience de soi, mais un constant abandon du soi. C’est depuis la pensée juste qu’il y a la méditation, à partir de laquelle naît la tranquillité de la sagesse ; et c’est dans celle-ci que se réalise la sérénité la plus haute.

Écrire ce que l’on pense et ressent, ses désirs et ses réactions, provoque une conscience intérieure, la coopération de l’inconscient avec le conscient, et donc, conduit à son tour vers l’intégration et la compréhension. »

Cette unification par la pensée intime est essentielle, pour Krishnamurti, car pour créer la sérénité et la paix, il s’agit, dans sa vie en général, dans ses actes, ses intentions, ses pensées, de ne pas être en contradiction avec soi-même :

« L’homme se soumet à un modèle, tombe dans une sorte de léthargie et évite soigneusement tout ce qui peut le remettre en question. Au fond, les gens cultivent l’amertume et le cynisme. D’un point de vue psychologique, rares sont ceux qui veulent la liberté. Certes, chacun aime être libre d’agir à sa guise – mais qu’en est-il de la liberté intérieure ? Celle-ci demande un long et patient travail d’exploration de soi. Détruire le vieux cocon exige une énergie phénoménale.

En vérité, la plupart des gens qui assistent à mes conférences sont surtout poussés par la curiosité. Combien d’entre eux entendent vraiment mener une vie juste et droite ? Combien sont prêts à faire l’expérience de ce que je leur transmets, à le mettre en pratique dans leur vie ?

Aujourd’hui, le matérialisme règne en maître. A l’instar du football en Europe, l’argent est devenu le nouveau dieu du panthéon indien.

La « bonté », le « bien » sont considérés comme des valeurs démodées.Qu’est-ce qu’être bon, pourtant, sinon être holistique – autrement dit, ne pas se mettre en contradiction avec soi-même.  » (Jiddu Krishnamurti, Ultimes paroles)

Pour Bouddha, la quête de sérénité est donc une quête pour la vie entière : « Celui qui est le maître de lui-même est plus grand que celui qui est le maître du monde. »

Sérénité et amour, relations

La sérénité n’est pas sans rapport avec nos échanges et nos relations ! Elle est indissociable de l’amour … Sans cette paix, il n’y a pas d’amour véritable : « On ne peut aimer que dans la sérénité, autrement, on s’égare. » (Marie-Claire Blais, L’ange de la solitude).

Pour créer la sérénité dans les relations avec les autres, Jiddu Krishnamurti suggère d’abandonner aussi la mémoire que nous avons du passé, nos pensées et opinions, en définitive il s’agit d’effacer cette image que nous avons des personnes autour de nous, afin de vivre des relations vivantes, dans le présent :

« Les êtres humains, en fait, sont-ils en relation les uns avec les autres ? Etre en relation veut dire être en contact. On peut avoir sexuellement, physiquement, des contacts, mais cela ne constitue pas une relation. Nous parlons de relations dans lesquelles n’interviennent pas d’images entre une personne et l’autre. Je ne sais pas si vous l’avez jamais essayé.

Faites-le. N’ayez aucune image de votre femme, de votre mari, de votre voisin, de qui que ce soit ; regardez simplement, voyez directement, sans images, sans symboles, sans la mémoire d’hier, sans ce qu’elle a dit de vous, ou ce que vous avez dit d’elle, sans les agacements réciproques, etc.

Lorsqu’on est dépouillé de tout cela, des relations vraies deviennent possibles, car alors tout y est neuf, rien n’appartient plus au passé mort. » (Jiddu Krishnamurti, Aux étudiants).

La sérénité est un guide

Enfin, la sérénité est aussi un fil, une inspiration à partir de laquelle nous pouvons nous repérer dans notre vie. Dans son infinie sagesse, Bouddha préconise de nous orienter en fonction de cet état de sérénité qui peut nous servir de guide sûr : « Ne te fie pas aveu­glé­ment aux paroles d’autrui, fût-il le Bouddha. Observe ce qui t’apporte personnellement le contentement, la lucidité et la paix : là est ton chemin. »

En cessant de nous opposer à la vie, nous découvrons que la paix se déploie et opère, ainsi que l’enseigne Eckhart Tolle : « Toujours dire « oui » au moment présent. Quoi de plus futile, de plus fou que de créer une résistance intérieure à ce qui est déjà ? Quoi de plus fou que de s’opposer à la vie elle-même, qui est maintenant et toujours maintenant ? Abandonnez-vous à ce qui est. Dites « oui » à la vie -et voyez comment la vie commence soudainement à travailler pour vous plutôt que contre vous. »

Anne L jesuisjecree.com

crédit photo : Pixabay